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Opinion. Déménagement du Fablab : « un souci de transparence et de débat ? »

A l’instar des divers groupes du conseil municipal (groupe Vraie Pluralité, groupe Millau en Action), ainsi que des adhérents et bénévoles de l’association millavoise Créalab, j’exprime à mon tour ma désagréable impression, surtout depuis les dernières annonces, de basculer « d’un projet d’avenir à un retour vers le passé ». Comme vous tous, cette manière de balayer d’un revers de main des années de travail mené en concertation avec la MJC, de nombreux partenaires associatifs et les élus pour donner une tout autre dimension au projet me laisse dans une incompréhension totale.

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Sans vraie co-construction finalisée ou validée, le Fablab (atelier de fabrication numérique) sera donc positionné à la Maison des Entreprises (MDE) et les archives de la ville transférées au CREA pour leur mise en sécurité.

Chers adhérents de l’association millavoise Créalab, les questions que vous vous posez légitimement, ce sont celles que je me pose également et auxquelles je n’ai jamais obtenu malheureusement de réelles réponses.

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Lors du conseil municipal du 16 février 2022 (oui 2022 !), j’interrogeais déjà sur la pertinence et l’aspect peut-être antinomique d’entreposer des archives municipales dans un tel lieu de vie. M’était alors simplement répondu que de rendre les archives accessibles est une question de démocratie de base et qu’il est idiot de penser que ce n’est pas un projet culturel vivant avec sa juste place au cœur de la Cité. Quant à des demandes d’explications et précisions sur leur envie de rendre l’espace « vivant et attractif », il m’a été dit que c’était encore un projet à construire. Presque un an et demi après qu’en est-il ? Toujours pas d’information.

J’interrogeais aussi sur la pertinence du démantèlement du projet global Silex en envoyant le Fablab à la MDE et sur le risque de restreindre l’accès, les valeurs de partage en plein cœur de ville et de perdre la vocation de lieu de ressource ouvert à tous et donc l’esprit « ruche » typique et recherché propre à ces lieux ? Ce à quoi m’avait été rétorqué que « quand une ruche est trop bourdonnante elle ne produit plus de miel ».

Etrange quand on voit qu’un an et demi plus tard c’est exactement ce qui est mis en avant (le regroupement) pour justifier le choix du nouveau lieu. Ça marcherait et serait judicieux dans un sens, mais pas dans l’autre ? Où est la promesse faite de « renforcer l’identité du CREA sur l’innovation et les nouvelles technologies » ?

J’interrogeais également à l’époque sur l’aspect économique. Je demandais de nous chiffrer le coût total de ce déménagement, de ces modifications, ces changements de projet en cours de route. Etait alors dit que « le souhait était évidemment de réaliser cela à coût constant » et que tout ce qui concernait le chiffrage et les contenus du projet nous serait présenté en temps et en heure et discuté en conseil municipal. Un an et demi plus tard toujours aucun retour.

Aujourd’hui, on nous explique que face aux contraintes budgétaires rencontrées, les choses ont été pensées au mieux. L’idée est de permettre aux utilisateurs de bénéficier de l’équipement, mais dans un cadre supportable économiquement pour la commune, car jusqu’à preuve du contraire ils ne sont pas magiciens et les miracles ne sont pas dans leurs cordes. Ça serait donc du gagnant-gagnant. « On répond aux attentes, mais différemment ».

Pour la majorité il était « hors de question de renoncer à un service de fonctionnement pour en créer un nouveau d’un montant estimé à 160.000 euros/an ». « L’état de la ville, la crise économique et sociale, ne permettant pas de renoncer à aucun service public ».

Or il apparaîtrait finalement qu’aborder le problème par ce prisme-là est erroné et qu’il existerait des solutions alternatives. Pourrions-nous avoir des explications ?

Le dernier point qui suscitait mon interrogation était le mélange des genres que semblait vouloir à tout prix opérer la municipalité entre le monde associatif, l’éducation populaire et le secteur privé. A part me répondre que la MDE est communautaire, je n’en saurai pas plus. A leur décharge, j’ai parlé « d’espace privé » donc on « ne comprenait pas ce à quoi je voulais faire référence »… ou ne voulait pas comprendre…

Vous l’aurez compris, je soutiens votre démarche et celles à venir si nécessaire. J’avoue mon incapacité à vous répondre ne possédant que ces maigres éléments de réponse. Mise en évidence, encore, d’un souci de transparence et de débat… ?

Karine Haumaitre, élue municipale

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