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« L’avenir s’éclaircit », assure Benoît Durand, directeur par intérim des hôpitaux de Millau et Saint-Affrique

Loin du tumulte de la précédente édition, la cérémonie des vœux du centre hospitalier de Millau s’est tenue ce mercredi 10 janvier à 12h30, en présence de Benoît Durand, directeur par intérim, Emmanuelle Gazel, présidente du conseil de surveillance, Arnaud Viala, président du Département, Benjamin Arnal, délégué départemental de l’Agence Régionale de Santé, François Jacob, président de la CME, Béatrice Madonnay-Py, vice-présidente de la CME et Didier Cadaux, maire de Saint-Georges-de-Luzençon.

Benoît Durand, directeur par intérim depuis le départ de Sylvie Marty, a tout d’abord fait un bref bilan depuis mars 2023, date de son arrivée à la tête de l’établissement.

Parmi les projets évoqués, le changement de logiciel de soin qui est en train d’être finalisé. « Un changement parfois un peu compliqué », mais qui était nécessaire dans le cadre du groupement hospitalier de territoire (GHT).

Bien sûr, le directeur n’a pas manqué de parler du projet de l’hôpital commun du Sud Aveyron, dont le marché d’assistance à maitrise d’ouvrage a été finalisé en juillet.

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L’année 2023 a aussi été marquée par « des départs en cascade », dont celle d’une grande partie de l’équipe de direction. « Mais on peut dire que les objectifs qui ont été tracés ont été tenus, se félicite Benoît Durand. C’est avec force et conviction que l’ensemble des acteurs présents, que ce soit l’encadrement, la Commission médicale d’Etablissement, les administratifs, l’ARS… tout le monde a répondu présent et a fait avancer le projet pour lequel nous nous étions engagés. Même si nous étions en nombre très réduit, l’hôpital n’a pas vacillé et a continué sa course. »

« Aujourd’hui, c’est un avenir qui s’éclaircit », assure le directeur par intérim, en s’appuyant sur « une équipe qui s’étoffe à nouveau », avec notamment l’arrivée de Sophie Tort, nouvelle directrice déléguée du centre hospitalier de Saint-Affrique ou encore celle du nouveau directeur financier, Jean-Philippe Darin-Bertrand, qui posera ses valises le 12 février en provenance de Rodez. « Et le 25 février nous aurons sans doute un nom à mettre à la tête de l’hôpital », a déclaré Benoît Durand.

« Un acte fondateur » pour l’hôpital commun

« Nous avons à construire un hôpital commun avec Saint-Affrique sur le site de Vergonhac, à Saint-Georges-de-Luzençon », a rappelé le directeur pour revenir sur « LE » projet qui est dans toutes les têtes. « Nous avons lancé le premier étage de la fusée avec des groupes de travail et je tiens à remercier l’ensemble des acteurs qui se sont impliqués dans ces groupes de travail depuis fin mai. Nous avons finalisé cette première partie avec la rédaction d’un préprogramme, la rédaction d’un schéma directeur immobilier qui offre de véritables perspectives, et le deuxième étage de la fusée va partir très prochainement avec le marché de maitrise d’œuvres et donc le choix de l’architecte et du futur bâtiment que vous avez conçu avec vos désidératas, vos projets de services et votre façon de travailler. »

Une autre « pierre essentielle » à ce futur établissement a été posée à la fin de l’année 2023 avec la création du GCS (groupement de coopération sanitaire) pour lesquelles les instances se sont prononcées avec des avis favorables en ce qui concerne Millau et Saint-Affrique, et « plus mitigés » sur les autres instances. Un GCS qui va porter la structure, les marchés, et qui à terme représentera la future entité. « C’est un acte fondateur, important et essentiel », rappelle Benoît Durand.

« Des axes d’amélioration »

Au-delà de tout ce travail, « nous avons encore des axes d’amélioration », concède le directeur. « Je veux évoquer les Soins Médicaux et de Réadaptation qui étaient bloqués à 20 places depuis deux ans et demi, et sur lesquels nous nous efforçons de réouvrir les 20 places manquantes. Nous avons déjà réouvert 10 places, et les 10 dernières places seront je l’espère rouvertes dans les prochaines semaines. »

Un travail est aussi fait avec la réorganisation des blocs depuis le mois de juin, ou encore celle du service anesthésie.

Malgré l’absence d’un DRH, c’est « une politique de RH » qui a été mise en place, avec « un travail lourd et fastidieux », celui de la gestion des postes et des emplois. En cette période trouble précédent la mise en œuvre de l’hôpital commun, une politique d’attractivité a été proposée et validée en instance, l’écriture d’un règlement intérieur va aussi formaliser l’ensemble des axes. « Et surtout, c’est un dialogue social qui revient, avec de véritables discussions, une écoute, qui me permet aujourd’hui d’être là, de partager et d’avancer ».

Des mesures qui semblent déjà porter leur fruit, malgré une charge qui s’accroît dans le contexte d’une nouvelle augmentation de 4% de l’activité hospitalière en 2023.

Avant de laisser le micro, Benoît Durand n’a pas manqué de souligner « le rôle essentiel » de la coopération avec le groupement hospitalier de territoire, avec le projet médical partagé validé il y a quelques semaines. « Toutes ces interactions avec le CHU de Montpellier nous apportent du personnel ultra qualifié, permettent à nos personnels d’aller se former, voire de dispenser des soins au CHU et de continuer à améliorer la qualité des soins et la prise en charge des usagers. C’est essentiel pour l’avenir, il faut continuer et on va continuer. Nous avançons à grands pas vers des équipes territoriales. »

« On a des tas de choses à améliorer, on a des tas de travaux qui sont devant nous, mais si on en est là aujourd’hui c’est grâce à vous et je vous en remercie », a-t-il lancé à l’assemblée avant de conclure, à quelques jours de la nomination du futur directeur : « À titre personnel, j’espère vous accompagner dans cette grande bataille… »


« Ce qui nous inquiète particulièrement, c’est la transition »

Après les différentes interventions, Corine Mora, « au nom de la CGT et du personnel », a pris la parole. « La pénurie de médecins et de paramédicaux génère des difficultés de recrutement dans toute la France. Sur notre territoire, cela entraine trop souvent la fermeture de lits et de services, prolonge les délais de prise en soin et entraine la fuite de patients vers d’autres établissements », a-t-elle assuré.

Corine Mora au micro.

En 2023, nous avons vu partir quatre directeurs ainsi que de nombreux professionnels. Les politiques publiques, depuis des décennies, induisent le déficit de tous nos hôpitaux. À Millau, du fait du déficit chronique, nous n’avons plus la possibilité d’investissement, cela rend le quotidien des soignants difficile, par manque de matériel notamment. Le manque de lisibilité, de cohérence et de stabilité des projets nous inquiète. Mais ce qui nous inquiète particulièrement, c’est la transition. »

Corine Mora souhaite « que l’intérêt général des sud Aveyronnais soit au cœur des préoccupations de nos dirigeants » et que ces derniers « conjuguent autant que possible qualité et proximité des soins ». « Nous souhaitons que nos élus soient à l’écoute des besoins de la population, qu’ils soient combatifs. Nous espérons qu’un dialogue respectueux soit rendu possible entre les différents partenaires de l’hôpital public afin d’éviter de reproduire les erreurs du passé », a-t-elle mentionné en faisant allusion à la fusion et à la défusion.

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