Les propos et actes de la Direction de l’Hôpital confirment le bien-fondé des inquiétudes de la population telle qu’a pu en témoigner l’affluence nombreuse aux réunions publiques de Saint-Affrique du 2 avril, de Camarès et de Belmont. Craintes agitées par quelques activistes de mauvais augure comme se plaisaient à les qualifier encore il n’y a pas si longtemps la Direction et certains angélistes n’ayant pas encore compris (ou feignant de n’avoir pas compris) dans quelle farine l’ARS et le gouvernement cherchaient à rouler les Sud-Aveyronnais, les mauvais coups sont bien devenus réalité : fermeture de lits en médecine, disparition de la maternité, fermeture du deuxième bloc de Saint-Affrique pour de futiles raisons de ventilation, menaces sur les urgences des deux sites, absorption du labo par le CHU de Montpellier, confirmation provocatrice de la « sortie de leur zone de confort » pour les personnels… Quoi encore ?
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Derrière la com’ indécente autour du chimérique hôpital « commun » commencent à poindre les limites d’un projet rétrograde et bouclé « à l’arrache » sans prendre véritablement en compte l’exigence élémentaire de l’égalité d’accès aux soins de toutes les populations du Sud-Aveyron, un projet uniquement conçu selon les diktats financiers induits par la loi de l’offre et la demande encore récemment invoquée par Mme Tort pour justifier la pénurie de médecins !
Monté en épingle pour détourner l’attention sur le véritable projet malthusien des gouvernements successifs en matière de santé publique, ce projet commence sérieusement à prendre l’eau : contraintes de superficie mal évaluées, hypothéquant la capacité de parking et faisant de la future liaison ambulancière entre l’héliport et l’hôpital un exemple de bricolage peu compatible avec la sécurité des patients ; coût de la construction d’ores et déjà sous-évalué du fait de l’explosion des prix ; investissement anecdotique du département concernant la liaison rapide censée préserver les chances de survie…
Pendant ce temps-là et sans même respecter les engagements annoncés de ne rien toucher aux activités des deux hôpitaux avant la mise en service de l’hypothétique nouvel établissement, les directions cautionnent et organisent la débâcle via une pseudo mutualisation…
Emboîtant le pas aux alertes répétées du Manifeste et de différents praticiens, les personnels et leurs syndicats ont donc raison de se mobiliser et d’appeler les usagers à faire entendre comme par le passé leur exigence d’une couverture sanitaire digne de ce nom en Sud-Aveyron.
Ensemble, aux côtés des soignants et des personnels, les usagers et toute la population ainsi que les élus pourront se faire entendre auprès de l’ARS et de l’État et arracher le maintien effectif des activités vitales des deux établissements de proximité, conformément à l’esprit de l’« exception géographique » accordée en 2003 pour éviter aux patients de devoir « s’adapter » (dixit le Dr Capoulade du Conseil de l’Ordre des médecins lors de la réunion du 2 avril !), autrement dit de devoir choisir entre « crever » sur place ou courir derrière des soins de plus en plus éloignés, de préférence dans le privé.
François Bryant, pour les sections de Saint-Affrique et de Millau du PCF
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