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Millau. Gilles Tulsa confirme sa démission du conseil municipal

Contacté par notre rédaction, Gilles Tulsa confirme ce mercredi 15 novembre son intention de démissionner du conseil municipal de Millau, et ce malgré l’annonce d’Emmanuelle Gazel de renoncer à la piétonnisation en centre-ville.

Lundi soir, à l’initiative de Gilles Tulsa, conseiller municipal de la majorité nouvellement investi suite à la démission de plusieurs élus, une réunion s’est tenue en présence de la maire de Millau, Emmanuelle Gazel, du conseiller municipal délégué au commerce et à l’artisanat, Charlie Medeiros, et des membres du Collectif Citoyen Millavois, association composée majoritairement de commerçants opposés à la piétonnisation mise en place par la municipalité.

Une réunion tendue, au cours de laquelle Gilles Tulsa a mis en demeure Emmanuelle Gazel de mettre un terme à la piétonnisation, sous peine de démissionner du conseil municipal. « Je suis un ancien commerçant, je n’ai jamais été en faveur de ce plan absurde, je vous l’ai dit et répété maintes fois sans obtenir votre acquiescement et je souffre à la place de mes concitoyens que j’ai beaucoup écoutés – et tout particulièrement les commerçants – de voir cette situation qui n’engendre que des problèmes. Vous avez fait la sourde oreille à tous ceux-là, pour ma part je ne participerai pas à ce désastre », aurait-il lâché.

Une menace de démission prise au sérieux par la maire de Millau, qui, déjà fragilisée par plusieurs démissions au sein de son équipe, n’a aujourd’hui plus aucune réserve d’élu pour siéger au conseil municipal.

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Alors qu’elle était opposée à tout retour en arrière sur ce sujet si ce n’est l’ouverture dans un sens de la place de la Capelle, suite à la votation citoyenne, Emmanuelle Gazel et son équipe annoncent avoir décidé à l’unanimité de mettre fin à la piétonnisation. « Même si le sujet de la piétonnisation est celui qui cristallise le plus l’attention, ce n’est pas le point central de notre mandat. Nous aurions bien évidemment préféré l’amener à bien, mais ce qui compte le plus, c’est de mener à bien tous les autres projets », précisait alors Emmanuelle Gazel.

Ainsi, le boulevard de Bonald, la place de la Capelle et le boulevard de la Capelle seraient rouverts à la circulation comme avant le mandat. La place Foch serait quant à elle ouverte à la circulation avec une saisonnalité.

« Nous l’avons annoncé à Gilles Tulsa dès hier soir (lundi soir, NDLR), a ajouté la maire de Millau. Il n’a donc aucune raison de démissionner, si c’était le cas nous ne comprendrions pas. »

Une démission assumée

Pourtant et contre toute attente, Gilles Tulsa confirme bien sa démission. « J’ai pris ma décision à l’instant T et je n’y reviendrai pas dessus, ma lettre partira dès cet après-midi. En tant qu’ancien commerçant et élu de la CCI, je ne pouvais pas m’abstenir de défendre les commerçants. J’y travaille depuis le mois de septembre, j’ai moi-même organisé cette réunion. Millau était en train de mourir et en piétonnisant on rajoutait un problème de plus », explique le concerné qui précise que sa décision est « également motivée par des raisons personnelles ». « Je vis la moitié du temps à l’étranger et je ne souhaite pas pratiquer la politique de la chaise vide », détaille-t-il.

La démission de l’élu était à la base conditionnée à celle de l’édile de lever la piétonnisation en centre-ville, il espère que « la maire de Millau a compris et qu’elle ne fera pas marche arrière » suite à ce revirement de situation. « J’assume totalement ma décision, conclut Gilles Tulsa, ce que j’ai fait je l’ai fait dans l’intérêt général, j’ai communiqué avec des personnes dont certaines en grande souffrance, loin de toute idéologie politique. Je ne suis pas là pour faire chuter qui que ce soit, ma position est claire. Mon but est atteint, maintenant il faut retrouver de la sérénité et continuer ».

Vers de nouvelles élections ?

Bien que le contexte soit différent, pour l’opposition menée par Christophe Saint-Pierre, le schéma est le même qu’il y a quelques semaines lors de la démission des sept élus du groupe Vraie Pluralité. En cas d’une démission collective du groupe Millau en Action et avec celle de Gilles Tulsa, la ville de Millau s’acheminerait vers une nouvelle élection anticipée puisque plus d’un tiers du conseil municipal serait démissionnaire.

Contacté à ce sujet, Christophe Saint-Pierre n’a pas souhaité s’exprimer avant que son équipe se réunisse en fin de semaine, il a toutefois regretté que « cette situation donne une très mauvaise image du conseil municipal de Millau dans sa globalité ».

Emmanuelle Gazel n’a pour l’heure pas voulu réagir privilégiant préalablement une discussion avec sa majorité. Toutefois, elle nous confie regretter la méthode. « Quand on travaille avec une équipe, la moindre des choses c’est d’échanger, on ne va pas communiquer par presse interposée, j’attends d’avoir un échange avec lui sur le sujet en espérant qu’il revienne à la réalité puisqu’il a eu ce qu’il demandait », a-t-elle souligné.

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