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Opinion. « Décollage raté en piste 32 à l’aérodrome Millau Larzac »

Mayday , Mayday, Mayday… En 2008 le syndicat mixte aérodrome Millau Larzac bénéficiait du transfert de compétences et de patrimoine de l’état sous couvert de convention jusqu’à fermeture de l’aérodrome. Aujourd’hui, il n’est officiellement pas question de fermeture, mais la circulation aérienne publique est à l’arrêt depuis ce début d’année. Que se passe-il ?

Le contrat de gestion arrivant à échéance fin 2022, le syndicat mixte aérodrome Millau-Larzac, après une période de flottement et un appel d’offres de marchés infructueux au mois de mai, a finalement attribué de gré à gré la gestion à une société privée.

Si de nombreuses difficultés existaient auparavant, le terrain avait trouvé des pratiquants désintéressés et actifs pour maintenir l’accès à la circulation aérienne publique. Ce n’est plus le cas depuis presque dix mois maintenant.

Le syndicat mixte propriétaire, à travers sa délégation administrative n’ayant aucune compétence aéronautique, oppose systématiquement des exigences irréalistes en termes de répartition de responsabilité, de décision et de gestion. Depuis la tour de contrôle désaffectée, Ubu ne donne plus la bonne direction du vent ni la pression barométrique.

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Résultat, l’aérodrome est déclassé en usage restreint aux seuls usagers basés par la direction de la sécurité de l’aviation civile. Le gestionnaire s’arrache ses derniers cheveux et les conséquences sur les activités sont nombreuses. Rappelons les atouts de cette piste de 1700 mètres capable de supporter un gros porteur militaire tel que l’A400M.

  • Tout d’abord la possibilité d’alimenter en eau les avions Trackers de lutte contre les incendies, pour mémoire celui d’août 2022 dans les gorges du Tarn.
  • Ensuite la facilité d’effectuer des jonctions ambulances pompier hélicoptère Samu en conditions dégradées avec la proximité de l’autoroute A75.
  • L’intérêt touristique est indéniable, car idéalement situé aux confins de l’Aveyron, l’Hérault et la Lozère.
  • De nombreux pratiquants de l’aviation légère et sportive choisissent de s’y ravitailler et de profiter de la proximité de l’Aire du Larzac ou des restaurants de la commune de La Cavalerie.
  • L’aéro-club centenaire entend bien continuer sa première mission de formation ouverte à tous, avec pour les plus jeunes, l’espoir de carrières professionnelles civiles ou militaires.
  • D’autres y pratiquent l’entraînement à la voltige de haut niveau et pour certain un niveau de championnat mondial.
  • L’activité ULM est soutenue et propose aussi des formations.
  • L’activité parachutisme est présente normalement pour des baptêmes en tandem la plupart des week-ends d’été.
  • L’aviation d’affaires y est fréquente, et les entraînements militaires ne sont pas rares.

On peut se demander pourquoi tout est fait pour en entraver la gestion et l’exploitation. À quand un retour à la normale ? Et au bon sens…

Fabrice MENAGE, président de l’Aéroclub Millau Larzac

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