Le 20 octobre dernier est paru l’ouvrage « Aveyron – Drancy – Auschwitz – Parcours individuels par communes des 391 Juifs déportés ayant vécu en Aveyron », écrit par Simon Massbaum et préfacé par les historiens Serge Klarsfeld et Alexandre Doulut.
Une coédition AMDJA (Association pour la Mémoire des Déportés Juifs de l’Aveyron) et l’association FFDJF (Fils et Filles de Déportés Juifs de France).
C’est un livre important, tout d’abord par sa taille (24 x 32 x 5 cm) mais surtout par son contenu. Parmi les centaines d’hommes, de femmes et d’enfants réfugiés en Aveyron entre 1939 et 1944, 391 ont été déportés. 92 % ont été exterminés. Leur seul tort : être juif.
L’un des objectifs de ce libre è d’histoires » est d’informer, commune par commune, du sort de ces familles qui ont passé leurs derniers jours de liberté dans le département de l’Aveyron.
A la lecture de la publication, j’espère que chacun connaîtra un peu mieux ce qu’il s’est passé dans son village, dans sa ville, et peut-être dans sa rue. »
Simon Massbaum
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« Aveyron – Dancy – Auschwitz – Parcours individuels par communes des 391 Juifs déportés ayant vécu en Aveyron », c’est aussi :
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- Le mémorial de la déportation des Juifs ayant vécu en Aveyron
- Les mini biographies qui relatent les cheminements sinueux de chacun d’entre eux depuis la naissance jusqu’au chemin final de l’extermination
- Un aperçu de la masse des documents sur lesquels l’auteur, Simon Massbaum, s’est appuyé (dont 800 documents et photos publiés)
- Une information à destination des familles de déportés ignorant peut-être qu’une partie de la parenté avait résidé durant une période plus ou moins longue en Aveyron
- Un outil permettant aux chercheurs d’approfondir ou de compléter leur travail local
- Un support au service des éducateurs et enseignants qui pourront utiliser ces parcours de vies pour illustrer leurs cours sur l’Aveyron et la Shoah.
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Serge Klarsfeld (extrait de la Préface) :
« Constatant la précision du travail de mémoire de Simon Massbaum, l’abondance de la documentation qu’il avait rassemblée, je lui ai conseillé en 2016 d’approfondir et d’élargir la portée de ses recherches en s’attelant à la publication d’un ouvrage sur le modèle de celui consacré aux déportés du Lot-et-Garonne.
J’ai également assuré Simon du soutien de notre association par la coédition du livre avec l’association qu’il a créée pour la mémoire des déportés juifs de l’Aveyron, l’AMDJA. J’ai suivi pas à pas l’évolution du travail de Simon, j’ai approuvé sa décision de présenter les victimes par commune d’arrestation. Il s’agit d’une entreprise individuelle formidable, d’un investissement personnel total pour faire revivre des noms qui se refusaient à n’être que des ombres vouées au néant.
Simon Massbaum en Aveyron aurait pu n’entendre que le souffle du vent et le chant des oiseaux ; il a entendu ces centaines de voix d’outre-tombe qui sans lui auraient été réduites au silence. Il s’est lancé dans cette aventure d’une vie par amour pour eux dont la vie a été tranchée par la haine anti-juive, par devoir aussi, car comment vivre heureux dans ce merveilleux décor sans intervenir tout en sachant les tragédies qui s’y sont déroulées.
C’est pourquoi Simon a posé une plaque, puis une autre, puis là où il le fallait dans tout le département. Sur une plaque, il n’y a que quelques phrases ; le livre était indispensable et Simon l’a écrit ce grand livre, pas seulement par solidarité pour les victimes, mais aussi par amour de l’Aveyron un amour qui n’aurait pu être total si Simon n’avait rempli sa mission envers les Juifs dont l’Aveyron a été l’ultime paysage de bonheur familial et de liberté. Ces rafles décrites par Simon ont été une honte et ce livre écrit par Simon sera une fierté pour l’Aveyron. »