Le Week-end dernier étant celui du souvenir de nos chers disparus, c’est à cette occasion que j’ai décidé d’aller me recueillir sur la tombe de mes aïeux comme nos gouvernants nous en avaient laissé la souplesse avant un confinement plus sévère.
Prêt à retourner me confiner comme il se devait, je n’ai pu résister à l’envie de profiter d’une après-midi quasi printanière. C’est ainsi que j’ai décidé de différer mon retour et de prendre la direction d’un chemin de randonnée à Comprégnac.
Après avoir laissé mon véhicule près du village, j’ai poursuivi mon chemin à pied pour emprunter le chemin menant au Colombier du ravin du Capelier. Cet édifice remarquable mérite le détour et l’entretien récent des abords montre tout l’intérêt porté à ce monument.
Poursuivant ma route sur les hauteurs pour profiter des couleurs multicolores de l’automne, j’ai eu la mauvaise surprise, une fois arrivé sur les « sommets », de ne plus reconnaitre les paysages ! Au lieu des bosquets connus, des petits bois, place faite à des surfaces déboisées propices aux cultures !
Une fois passé cette déception nostalgique, retour vers le village de Comprégnac, mais à quelques hectomètres des premières habitations, un panneau m’interpelle : installation prochaine d’une antenne téléphonique de 30 mètres, soit la hauteur d’un immeuble de 10 étages ! L’emplacement de ce pylône se situant…, juste en face dudit Colombier, à 200 mètres à vol d’oiseau.
Outre le fait de me dire que la prochaine fois que je reviendrai à Comprégnac, le premier édifice visible sera une antenne, je ne peux m’empêcher d’imaginer ce que penseraient nos aïeux.
D’une part qu’ils ne reconnaitraient pas leurs paysages ici où ailleurs, et que d’autre part ils seraient tout aussi ébahis des progrès réalisés pour pouvoir communiquer depuis tout endroit.
Plus globalement, il est indéniable que le bien-être de chacun s’est amélioré grâce aux progrès réalisés dans de multiples domaines. Il serait irresponsable de le nier et de vouloir revenir aux temps passés.
Pour autant, il est tout autant irresponsable de poursuivre dans une logique de croissance incontrôlée, qui sous prétexte de l’intérêt collectif ne sert souvent in fine que quelques intérêts individuels.
Tous les experts s’accordent à dire que nous devons tenir compte de tous les clignotants passés en rouge avant qu’il ne soit trop tard. La crise sanitaire en cours en est une illustration.
Aussi, pour nos descendants, à quelque niveau que ce soit, ayons à l’esprit les conséquences et impacts de nos décisions, et ainsi qu’ils puissent encore profiter de ce que notre terre nous a donné.
Jean Vincent
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