Politique

Millau. Emmanuelle Gazel : « On va répondre à quelle urgence avec 30.000 € ? »

Jeudi soir au conseil municipal, la délibération concernant la création de l’Agence immobilière commerciale et solidaire Millau Grands Causses a donné lieu à un vif échange entre Emmanuelle Gazel et Christophe Saint-Pierre.

La conseillère d’opposition et candidate aux élections municipales en a profité pour dire tout le mal qu’elle pensait de la non-adhésion de la Communauté de communes Millau Grands Causses à la SCIC Résilience (à laquelle le Parc des Grands Causses, la Région et la Communauté de communes du Saint-Affricain ont déjà adhéré, NDLR).

« Il y a actuellement un outil territorial qui émerge, qui répond à peu près aux mêmes enjeux », a rappelé la candidate aux élections municipales. « Ces enjeux-là, on les partage, il y a nécessité à agir dans l’accompagnement de manière forte, de manière structurante. Le moment choisi pour lancer cette SCIC à trois semaines de l’élection n’est pas le bon parce que vous engagez l’équipe suivante qui aurait pu faire d’autres choix, comme celui d’adhérer à la SCIC Résilience qui est en train de se mettre en place. Pour donner une échelle de valeurs, Résilience est actuellement à peu près à 1 million d’euros de fonds levés, avec plus de 50 % qui émanent du privé pur, de chefs d’entreprises du territoire qui ont souhaité accompagner cette initiative, y compris des Millavois. »

« J’ai peur que ce soit encore pour des raisons politiciennes et seulement celles-là que nous allons encore nous dissocier, nous singulariser, pour finir par nous marginaliser. »

« Je regrette énormément que la Communauté de communes n’ait pas souhaité rejoindre Résilience, il ne faudrait pas que Millau passe à côté d’une chose intéressante pour de simples questions politiques et politiciennes, ce serait dommage, a-t-elle continué. C’est un outil du territoire, je crois que le Parc nous a suffisamment démontré que l’on pouvait avoir un outil au service de l’ensemble du territoire, quelles que soient les couleurs politiques des élus qui les actionnent. Je partage ce souci d’urgence, mais on va répondre à quelle urgence aujourd’hui avec 30.000 € ? Ne devrions-nous pas nous adosser à une société qui elle a l’envergure pour faire du structurant, pour accompagner réellement les commerçants, les artisans, qui sont déjà dans la difficulté. J’ai peur que ce soit encore pour des raisons politiciennes et seulement celles-là que nous allons encore nous dissocier, nous singulariser, pour finir par nous marginaliser. »

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« Sur le commerce, l’échelon d’intervention de proximité peut et doit être la ville »

« Je pense que Résilience est un bon outil, il faut effectivement que l’on chemine là-dedans, ça peut être un outil effectivement structurant », a répondu Christophe Saint-Pierre, sans fermer la porte.

Christophe Saint-Pierre

« A un moment donné, il faut quand même laisser aux collectivités qui en ont la compétence les marges de manœuvre sur leurs domaines territoriaux. Et sur le commerce, l’échelon d’intervention de proximité peut et doit être la ville. Ce qui a été transféré en termes de compétence à la communauté de communes, c’est la définition de la politique commerciale du territoire. L’accompagnement et l’animation, ça n’a pas été transféré. La collectivité est dans son droit règlementaire d’intervenir sur ce sujet. Je pense que les choses sont complémentaires, mais qu’à un moment donné, on peut avoir un dispositif sur un fonctionnement plus local, plus direct sur le territoire et qui concerne quand même la principale ville du Parc ».

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