« Le maire est garant de la cohésion sociale. Il doit rassembler la population de sa ville. Chaque citoyen a le droit de vivre dans un climat apaisé, dans une ambiance de respect, de confiance et de sérénité ».
« Le maire est au service de l’intérêt général. Il doit représenter tous les habitants de sa commune ».
« Le maire est garant des valeurs républicaines. Il est tenu de respecter et de faire respecter les droits fondamentaux : liberté d’expression… »
Bienvenue au beau pays de « en théorie ». Car en pratique nous sommes plutôt confrontés depuis 3 ans à des prises de décisions qui ne font sens pour pas grand monde. Des prises de décisions qui en plus d’être inappropriées bouleversent la vie des Millavois ne répondant pas forcément à leurs besoins.
En pratique Millau plonge inexorablement dans une morosité abyssale avec une population divisée, contrainte. Une dichotomie malvenue de cette dernière due à la manière d’aborder avec elle les problématiques (commerçants / non-commerçants, résidents/ non-résidents, acteurs de tel ou tel réseau).
Ne sommes-nous pas TOUS Millavois ? Cela ne nous confère-t-il pas de facto à TOUS le vrai droit d’être entendus ,de proposer, d’agir ensemble unilatéralement ? Les Millavois sont dépossédés de leur ville. Subissent des décisions annoncées qui ne voient pas le jour. Des décisions appliquées sans avoir été annoncées.
Des dispositifs dont on n’a jamais les retours. Des choses autorisées puis interdites. D’autres proscrites, mais finalement tolérées. Millau plonge dans un grand désordre non maîtrisé, s’enlise dans un marasme économique, perd de son attractivité, subit un vrai déclassement. Les Millavois hurlent leur désarroi, leur mécontentement quand on ne semble vouloir entendre que le bruit d’une certaine « majorité SILENCIEUSE » satisfaite…
Ce qui fait la renommée de Millau dont vous vous vantez tant à travers des classements, des articles de presse, etc. Ce n’est malheureusement pas lié à des décisions, des initiatives attachées à votre seul mandat de Maire. C’est lié à l’environnement dont vous n’êtes pour rien, à des dispositifs d’état que vous appliquez ou à des annonces relatives à la région Occitanie. Qu’est-il impulsé localement de constituant, de fédérateur, de cohérent de porteur pour l’intérêt général et sur le long terme ? Il semblerait que la bataille de l’image l’emporte sur celui de la réflexion et de la proximité. Quand des maires s’adressent quotidiennement à leurs administrés sur les actions menées et rendent des comptes sur chacun des projets, sur les canaux et la manière de faire, nous avons droit nous à des incantations, des éléments de langages répétés en boucle, à l’identique par voie de presse, d’interview ou de rendez-vous formels.
Jamais un mot « direct », simple adressé à l’ensemble de la population. Tel un VRP (vendeur, représentant et placier) de la ville, vous semblez être en représentation pour afficher et augmenter votre notoriété. En revanche vous restez sourde au discours et à la vérité du quotidien qu’on vous rapporte. Votre seule volonté est celle de convaincre l’autre envers et contre tout même contre le bon sens. L’autre n’est que rétrograde et illégitime. Ainsi en tant qu’élue d’opposition mes écrits sont insupportables, inintéressants mes interventions pénibles mes questions diverses fatiguantes. Mais sachez qu’elles sont proportionnelles au mécontentement et à l’inconfort de vos administrés.
Au moment où je clôture cet écrit [mercredi 29 mars, NDLR], l’actualité vient malheureusement conforter l’essence même de mon propos et de ceux que je tiens depuis longtemps. Deux sentiments s’entrechoquent. Le premier : la satisfaction de constater que les constats faits par moi-même et les Millavois ne sont pas qu’élucubration et exagération. Le deuxième : la tristesse de voir que Millau n’est pas traitée dignement et est freinée par une gestion limitante, congestionnée et confrontée à un déni de la réalité.
Il est question désormais face à cette situation critique, à cet état de crise d’agir enfin pour l’intérêt général et le bien commun de Millau et des Millavois. D’agir, d’écouter, d’avoir une réflexion commune et forte pour sortir de cette impasse empruntée depuis trop longtemps.
Karine Haumaitre, élue municipale
