Mme Gazel « condamne fermement » la démission des sept conseillers d’opposition élus sur la liste « Millau en Action » conduite par Christophe Saint-Pierre. À quel titre, Madame, pouvez-vous porter un tel jugement ?
Il semble que vous ayez la mémoire particulièrement sélective, car depuis votre élection obtenue à une poignée de voix, vous avez conduit votre liste majoritaire de telle façon que vous avez épuisé par des démissions la totalité des 35 noms qui y figuraient. Le dernier en date, qui était en quelque sorte votre bouée de sauvetage, M. Tulsa, a lui aussi fait un bref passage sous votre autorité et a déclaré qu’il quittait : « le navire qui sombre » ! D’autres en parlant de votre équipe l’ont qualifiée de « radeau de la Méduse ».
Qu’en des termes imagés ces choses-là sont dites !
Vous parlez à propos du départ de l’opposition d’ « attitude politicienne basse sans penser à l’intérêt de la Ville ». Cette déclaration dont nul ne vous contestera la maternité signifie clairement qu’il est de l’intérêt de la Ville d’avoir à sa tête ceux qui viennent de quitter le conseil, fatigués de dénoncer votre gouvernance qui ne sera pas sans conséquences pour l’avenir.
Ils ne sont ni les seuls ni les premiers, à avoir constaté cette situation résultant de votre dogmatisme et de votre entêtement. Car vous reprochez aux membres de l’opposition de quitter le Conseil, mais je vous rappelle qu’ils n’ont jamais été sur le même radeau que votre équipe.
Ce sont 14 de vos colistiers, qui, certainement parce qu’ils se sentaient si bien sous votre autorité, vous ont quittée en seulement la moitié du mandat. Ainsi vous avez dû enregistrer 14 démissions parmi vos conseillers et adjoints et parmi ceux qui restent, de plus ou moins bons grés, 3 sont toujours absents et se dispensent d’assurer ce pour quoi on les a élus en donnant pouvoir pour être représentés.
Quatorze (14) démissionnaires pour votre liste et sept (7) nouvellement pour l’opposition : 14 à 7, votre score est inégalé dans notre histoire municipale contemporaine !
On peut se demander pourquoi vous n’avez pas fait la leçon à tous vos démissionnaires comme vous tentez de le faire à l’opposition en leur parlant de l’intérêt de la Ville ?
En réalité, dans la décision de l’opposition, ce qui vous inquiète, ce n’est pas l’intérêt de la Ville, c’est le vôtre personnel, vos indemnités de Maire et de Présidente de la Communauté de communes dont de nouvelles élections risquent de vous priver. Cette crainte vous conduit à tous les renoncements, la piétonnisation c’était essentiel, mais vous l’avez abandonnée, « ad nutum », non à cause de la consultation qui vous avait donné le résultat que vous ne souhaitiez pas, mais sous la simple menace de démission de M.Tulsa !
Votre dernière bouée c’est, pour l’instant, le refus de démission de Mme Nathalie Fort qui pour rester en place demande le maintien du projet Silex tel que conçu par la regrettée Karine Orcel, projet que vous avez condamné et abandonné malgré toutes les très nombreuses protestations, de tous bords, que la presse a rapportées il y a quelques mois. Vous vous seriez engagée à poursuivre les travaux et à « faire vivre » ce projet que vous avez abandonné !
Toutes les contestations n’ont été d’aucun poids, seule la menace d’une nouvelle élection vous conduit une nouvelle fois à accepter ce que vous refusiez obstinément. Cet engagement rapporté par la presse, vous savez très bien que vous ne pouvez le tenir. Vous tentez ainsi par une promesse très électorale de vous maintenir en abusant de la crédulité et de la confiance d’une élue qui n’est pas issue de votre liste.
De mémoire de Millavois, la Ville n’avait jamais vécu une telle situation ! Nous faisons rire tout le département et même au-delà !
Vous parlez de : « tambouille politicienne », vous avez raison, mais vous oubliez que c’est vous qui êtes au fourneau et que vous tenez la queue de la casserole ! Au « Top Chef » de la « tambouille » vous avez au moins trois étoiles !
Me Jean-Louis ESPERCE
