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Millau. Les élus de la majorité municipale sortent du silence

Le 12 septembre dernier, sept élus de la majorité du groupe « Vraie pluralité » annonçaient par communiqué de presse leur démission du Conseil municipal. Quelques jours plus tard, à la faveur d’une conférence de presse, ils donnaient aux Millavois les raisons de leur départ. Lundi 18 septembre, les 18 adjoints et conseillers municipaux de la majorité d’Emmanuelle Gazel ont souhaité réagir à une version des faits qu’ils remettent totalement en question.

« Nous nous sommes engagés avec Emmanuelle Gazel en 2020 et nous avons eu la chance et le bonheur d’être élus pour un mandat de six ans et non trois ans. En s’engageant, il y avait un contrat moral, on n’est pas là pour faire carrière, mais pour honorer la confiance des Millavois », rappelle Michel Durand, premier adjoint d’Emmanuelle Gazel en précisant ne pas partager le sentiment des démissionnaires qui dénonçaient « un manque de dialogue et une posture trop autoritaire de la maire, puis une situation devenue intenable avec l’ensemble des élus ».

« On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de dialogue », déclare l’élu. Lors des rendez-vous hebdomadaires avec l’ensemble du conseil, il explique « débattre parfois jusqu’à des heures avancées de certains sujets ». Une version corroborée par l’ensemble des élus présents qui se disent « complètement libres dans leurs délégations respectives pour agir sans contraintes ».

« Entendre dire qu’elle est autoritaire, c’est insupportable », pour Jean-Pierre Mas, adjoint aux sports. Séverine Peyretout souligne que « le travail entre Emmanuelle et les conseillers municipaux se fait sous la forme d’une confiance mutuelle ». « Certains arbitrages font débat, c’est normal, mais les décisions sont prises à la majorité pour avancer ensemble dans le sens du programme établi », détaille l’élue.

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D’une même voix, ils dénoncent « un procès injuste » fait à l’édile parfois même sur fond de sexisme. « Si elle était un homme, on ne parlerait pas en ces termes, on dirait que c’est peut-être un homme qui sait où il veut aller », s’agace la conseillère municipale déléguée à l’insertion des jeunes et à la vie étudiante. A l’unisson, le groupe de la majorité dépeint « une femme bienveillante, accessible, disponible, proche de ses collaborateurs et de ses élus qui leur consacre du temps tous les lundis matin pour recevoir individuellement tous ceux qui le souhaitent ». Une version aux antipodes de celle des élus démissionnaires.

Tous les adjoints et conseillers municipaux restent unis autour de la maire, les absents pour la photos ont tous été excusés pour raisons professionnelles.

Des griefs personnels

Le groupe de la majorité met en avant l’ego des démissionnaires qui selon eux aurait « primé sur l’intérêt général ». « Nous étions 26, tous les gros sujets, comme les autres, ceux du Silex et de l’hôpital, ont été débattus en commun. On n’est pas toujours d’accord, mais à un moment, il faut trancher, ça s’appelle la démocratie, on ne va pas en débattre pendant dix ans », s’agace Sylvie Martin Dumazer qui tout comme le premier adjoint, soulève un « manque de problème de fond » dans la version de la « Vraie Pluralité ».

« Nous aurions aimé connaître un sujet de fond sur lequel ils étaient en désaccord avec l’ensemble de la majorité municipale, il n’y en a pas », déclare Michel Durand.

« Il faut tuer Gazel »

Tous déplorent cette situation et pointent du doigt « une manœuvre politique » qui se met en place et « trouve un écho au-delà des sept démissionnaires pour tuer Gazel ». « On voit certains membres de l’opposition qui attendent comme des vautours que la bête soit morte, on assiste à la Curée », déplore Michel Durand.

Concernant le spectre d’une élection municipale anticipée si les élus du groupe d’opposition « Millau en Action » décidaient de démissionner, les élus préviennent que ce scénario « mettrait le territoire à l’arrêt pendant plusieurs mois. » « La Communauté de commune sera à l’arrêt, la Ville sera à l’arrêt, nous sommes en pleine période budgétaire, les subventions, tout va être gelé… si c’est pour des intérêts personnels et se faire Gazel, si c’est ce qui les motive, ce n’est pas très démocratique. Sur quel fondement ils démissionneraient ? Pour pouvoir faire tomber Emmanuelle Gazel parce que c’est la « maire » de tous les maux ? Est-ce qu’ils pensent au territoire ? Monsieur Saint-Pierre dit qu’il prendra ses responsabilités, mais je ne sais pas si c’est responsable », lance Michel Durand.

Garder le cap

La majorité municipale se dit « déçue et éprouvée par cette tempête », mais « dresse un bilan positif du travail abattu ». « C’est regrettable, mais ça ne nous empêche pas de garder le cap. Maintenant que nous avons redressé les finances de la Ville, nous voulons mener des projets pour les Millavois qui nous ont confié un mandat au-delà de toute politique, nous souhaitons nous concentrer sur ce pour quoi nous avons été élus, ce qui nous anime, ce pour quoi on s’acharne », concluent les élus avant de livrer le bilan de leur action à la population dans quelques semaines lors la réunion de mi-mandat.

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