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Sept élus de la majorité démissionnent : Millau en route vers une nouvelle élection municipale ?

L’annonce a été faite ce mardi 12 septembre dans un communiqué rédigé par le groupe « Vraie pluralité ». Corine Mora, 2e adjointe déléguée à la qualité de vie, Corinne Compan, 4e adjointe chargée de la Solidarité, du handicap et de la cohésion sociale, Martine Bachelet, 6e adjointe chargée des finances et de la commande publique, Bernard Grégoire, conseiller délégué aux travaux et à la voirie, Catherine Jouve, conseillère déléguée à l’écologie, Frédéric Laur, conseiller délégué à la sauvegarde du service public ferroviaire et Sophie Tarroux, conseillère déléguée à la santé et aux aînés ont envoyé leur lettre de démission à la maire de Millau.

Cette annonce porte désormais à 12 le nombre d’élus de la majorité qui ont démissionné depuis le début du mandat. Elle fait suite au départ en 2021 de Didier Daures, alors conseiller municipal délégué aux aînés, pour raisons personnelles, suivi par quatre autres au mois d’avril 2022 : Jean-Louis Jallageas, Angelina Okome Ossouka Latorre, Martine Mananet et Thomas Lesay.

« Pour rappel, la création du groupe Vrai Pluralité en mars 2023 a été initiée suite à une délibération pour laquelle l’élue de référence a été dépossédée de sa parole, expliquent les membres du groupe Vraie pluralité. Le mensonge porté par madame la maire quant au rendu de la commission qui a précédé la délibération a été la goutte d’eau. Suite à la création du groupe, un rendez-vous a été demandé à notre édile. Nous avons eu une fin de non-recevoir. Depuis lors, nos délégations respectives ont été vidées de leur contenu. Nous ne sommes au courant de rien et mis devant le fait accompli des décisions. Les signatures jugées positives par madame la maire sont de son ressort. Les autres nous sont laissées. Les commissions dont nous sommes censés être responsables sont systématiquement encadrées par madame la maire. Nous faisons le constat navrant du verrouillage des avis divergents, et sommes collectivement réduits à des potiches. Nous avons une autre idée de la fonction d’élu que celle d’un suivisme sans discussion. Nous choisissons donc de démissionner collectivement pour exprimer notre désaccord fondamental avec cette façon de gérer la mairie de Millau, et rejoignons ainsi nos trois collègues qui ont déjà démissionné en 2022 pour des raisons similaires. »

Un déficit de conseillers

Désormais, Emmanuelle Gazel se retrouve en déficit de conseillers municipaux remplaçants. En effet, après ces 12 départs, seuls Gilles Tulsa, Claire Frayssinet, Aurélien Falcon et Michèle Vincent, derniers colistiers sur la liste de la majorité peuvent prendre la place des conseillers démissionnaires. S’ils acceptent, le conseil municipal peut fonctionner ainsi jusqu’aux prochaines élections de 2026.

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Toutefois, cette situation fragilise la maire de Millau et pourrait par ricochet provoquer de nouvelles élections municipales si d’aventure un ou plusieurs d’entre eux ne souhaite pas assurer la fin du mandat…

Vers une nouvelle élection municipale ?

L’article 270 du code électoral précise en effet qu’il est procédé au renouvellement du conseil municipal « si le conseil municipal a perdu le tiers ou plus de ses membres », soit 12 personnes dans ce cas présent.

Il suffirait donc que deux des quatre conseillers remplaçants d’Emmanuelle Gazel ne veuillent pas entrer au conseil municipal et que les sept conseillers d’opposition « Millau en Action » (Christophe Saint-Pierre, Claude Assier, Christelle Sudres Baltron, Thierry Solier, Flora Gavin, Alain Nayrac et Roger Laborie) démissionnent à leur tour – sans qu’aucun colistier de leur liste ne devienne remplaçant… – pour que la Ville de Millau procède à une nouvelle élection municipale anticipée et que les Millavois soient appelés aux urnes.

Les réactions

Christophe Saint-Pierre : « C’est un épisode de plus dans la débâcle d’Emmanuelle Gazel et de sa majorité. Elle n’a plus le soutien d’une partie de sa liste de 2020 et elle a allumé des incendies un peu partout en ville. Quand on est contesté dans son propre camp, et que l’on a une cote de popularité au plus bas, il faut prendre ses responsabilités et démissionner et repasser devant les électeurs pour retrouver sa légitimité. Si elle ne prend pas ses responsabilités, nous les prendrons… » L’équipe Millau en Action devrait se réunir prochainement.

Karine Haumaître explique attendre que « la maire prenne ses responsabilités en démissionnant ». « Elle est à la tête d’une majorité qui se délite depuis plusieurs mois, elle est discréditée par son propre camp et de nombreux Millavois », argumente l’élue indépendante qui n’exclut pas de démissionner. « Si c’était le cas, ce serait pour construire quelque chose de positif pour Millau en préparant l’après, j’agirai de toute façon toujours dans l’intérêt général », assure-t-elle.

« J’attends de voir ce qu’il va se passer dans les prochains jours avant de prendre une décision, explique de son côté Philippe Ramondenc. Mais je n’exclus rien. »

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