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Millau. Opinion : « Comptes et mécomptes (suite) »

Dans un précédent article, paru sous ce titre, j’ai informé les Millavois et les habitants de la communauté de communes eux aussi concernés, que dans le cadre de la gestion qu’elle prétend rigoureuse des deniers publics, Mme Gazel avait fait bénéficier trois propriétaires de terrains d’indemnités s’élevant au total à 75.000 € pour encombrement allant ainsi à l’encontre de la jurisprudence de la Cour de cassation qui en application des dispositions du Code civil a jugé ces indemnités illégales. J’avais aussi fait état de sa décision de brûler 20.000 € à la flamme olympique, pour un petit tour de Mandarous, pour faire comme les grandes villes.

A la fin de mon propos, j’ai rapporté la rumeur millavoise selon laquelle Mme Gazel aurait décidé de vendre les trois tables de la salle de réception de la mairie. La réponse m’a été donnée à la suite des questions posées par l’opposition sur ce sujet lors du dernier conseil municipal.

Oui les tables ont été vendues pour 1.900 € les trois à un antiquaire de Montauban ! A un antiquaire ? Pourquoi pas ! A un antiquaire de Montauban ? Pourquoi lui ? Sans préjuger de ce que cache cette décision de vente quant au sort qui sera réservé à la salle de réception, il me semble que Mme Gazel avait plusieurs possibilités pour mettre à exécution sa décision de vente du patrimoine municipal.

Il était possible, sur le site de la Ville de présenter ce mobilier en laissant à chacun la possibilité de faire une offre d’achat écrite, comme cela se pratiquait pour les véhicules ou les matériels réformés des services techniques.

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Il était possible de faire appel à l’une des études d’Huissier de la ville pour vente aux enchères.

Il était possible de consulter, en priorité, les antiquaires de la ville ou, à défaut d’intérêt de leur part, ceux du département voire ceux d’Albi de Montpellier ou de Pézenas (ville des antiquaires).

Rien de tout cela. C’est Montauban qui a été choisi. Mme Gazel a certainement d’excellentes raisons que nous ne connaissons pas.

Il est vrai que pour la fourniture de navets ou de carottes pour la cuisine centrale la municipalité se glorifie d’utiliser les « circuits courts », mais quand il s’agit de plaider l’expropriation d’un immeuble rue de la Capelle on fait appel à un avocat d’un autre département, avec à la clé un résultat scandaleux, alors qu’il y a 66 confrères inscrits au Barreau de l’Aveyron.

Pour la vente du mobilier municipal, c’est aussi « circuit court » en passant par Montauban !

Pour ceux qui regrettent de n’avoir pu faire une offre d’achat de ce mobilier, ils peuvent encore devenir propriétaires de la grande table, pieds en bois sculptés, plateau en granit monolithe de 3 m de long sur 1 m de large, vendue par Mme Gazel 1.300 €, au prix à Montauban de 3.800 €. Les deux autres identiques à la première, mais de dimensions plus modestes (2m sur 1m) ont été cédées à 300 € pièce soit 600 € les deux. Vous pourrez les installer dans votre salle à manger pour 5.000 € les deux ou 2.500 € l’une, soit plus de 8 fois le prix demandé par les élus !

Si ma mémoire est bonne, il me semble me souvenir que ce mobilier avait été offert à la Ville par Manuel Diaz pendant son mandat de maire entre 1977 et 1983. A la Ville de Millau, c’est encore la grande braderie qui se poursuit.

Me Jean-Louis Esperce

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