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Millau. Le lycée Jean Vigo va perdre l’équivalent de 9 postes en deux ans

L’histoire se répète au lycée Jean Vigo. Alors que l’établissement millavois a déjà perdu 110 heures en 2021 (sur 920), la nouvelle Dotation Horaire Globale (DHG) prévoit, selon les enseignants et les représentants de la FCPE de Millau, une nouvelle baisse de 50 heures pour la rentrée prochaine. Soit l’équivalent de 9 postes en deux ans. Une décision qui serait justifiée par une petite baisse du nombre d’élèves.

Mardi soir, à l’heure d’un conseil d’administration boycotté par une partie des enseignants, l’incompréhension était de mise devant les portes de l’établissement.

« Cette nouvelle baisse de la DHG met encore plus le lycée dans la difficulté, assure Jean-Yves Bou, professeur d’histoire-géographie. Même si on est une équipe formidable et que nous faisons en sorte que tout se passe bien pour les élèves, notamment en cette période rendue compliquée par le Covid, il y a ces menaces de fermeture d’options, de spécialités ou d’heures d’accompagnement personnalisé. On va se battre pour que ce ne soit pas définitif. »

« Nos sommes d’autant plus inquiets que des classes à 36 élèves au lycée et 30 au collège conduisent à une baisse des heures octroyées par le rectorat », peste de son côté Isabelle Pin, représentante locale de la FCPE.

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C’est le plan social de l’éducation nationale. On ne devrait même pas se battre pour défendre les moyens, on devrait se battre pour avoir des moyens plus grands ».

Une parente d’élève

L’option musique sur la sellette

Outre l’ouverture d’une cinquième classe de première pour faire baisser le nombre d’élèves par classe, les enseignants demandent, dans un courrier adressé au recteur de l’académie de Toulouse et à la DASEN de l’Aveyron, « le maintien et le financement des spécialités et des options existantes, permettant d’offrir un choix large et ambitieux à des élèves d’une petite ville en zone rurale isolée ». Déjà échaudés par la perte de la spécialité « espagnol » cette année, ils redoutent en effet la suppression de l’option musique, après le départ en retraite de Philippe Valentin.

Isabelle Pin, et Robert Marcos.

« L’idée est en effet de ne pas le remplacer, regrette Robert Marcos, professeur d’espagnol. Si son poste est maintenu au collège, les heures seront certainement partagées avec le collège d’Onet-le-Château. C’est incompréhensible dans la mesure où, ici, au lycée Jean Vigo, nous avions jusqu’à présent une option musique qui permettait de maintenir un poste temps plein à Millau ».

Tout ce que l’on fait, c’est pour nos élèves, tout ce qu’ils font, c’est vouloir économiser trois cacahuètes ».

Robert Marcos, professeur d’espagnol

Les professeurs du LGT Jean Vigo demandent aussi « une DGH pluriannuelle qui prend en compte l’historique de l’offre éducative du territoire ainsi que les projets des équipes pédagogiques. » « Si on nous enlève des options et des spécialités tous les ans, c’est insécurisant, assure Isabelle Pin. Les élèves de Millau n’ont le choix que de changer de spécialité ou de partir dans un autre établissement, dans une autre ville : Saint-Affrique, Rodez… Quid des familles défavorisées ? »

La Ville de Millau solidaire

Même son de cloche du côté de la Ville de Millau. « On œuvre quotidiennement à l’attractivité du territoire, or, petit à petit, nous perdons de cette attractivité en ne rendant plus accessible l’éducation aux territoires ruraux », déclare Séverine Peyretout, conseillère municipale déléguée à l’insertion des jeunes et à la vie étudiante. « Nous allons user de tout ce l’on peut user pour peser sur cette décision de nouvelle baisse de la DHG », assure-t-elle en rappelant que les manifestants seront reçus ce mercredi après-midi par Emmanuelle Gazel, maire de Millau.

Pourquoi pas un lycée médian ? En matière d’éducation, on ne peut pas raisonner que sur le plan comptable ».

Un parent d’élève

Quelles options reste-t-il pour que l’histoire ne se renouvelle pas ? Une première rencontre a eu lieu avec Mme Lajus, DASEN de l’Aveyron, le mercredi 2 février. « Nous avons été écoutés et nous attendons des réponses concrètes. La DASEN est ouverte à une poursuite du dialogue, mais il n’y a pas d’échéance », regrettent les professeurs, qui souhaitent « une réponse concrète avant le 14 février ». Une réunion publique est aussi envisagée à Millau, au mois de mars, pour « faire en sorte que les parents se mobilisent ».

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