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Opinion. « Hôpital commun, hôpital médian, hôpital tout court… »

Ça y est, l’étude de faisabilité de l’hôpital sur le site actuel du Puits-de-Calès a rendu ses conclusions : OBSOLESCENCE. À cause de transformations bien trop nombreuses et bien trop lourdes, du coût et de la durée du projet, un nouvel hôpital commun sur ce site n’est pas rendu possible. Selon l’étude, cette proposition n’est qu’insatisfaisante et dégradée sur tous les plans. Mais… N’était-ce pas prévisible ? Avions-nous vraiment besoin d’une étude pour découvrir qu’une rénovation, une réhabilitation coûte toujours plus et dure toujours plus qu’un projet neuf ? Que ce coût n’était pas prêt à être subit ? Fausse crédulité ou vraie hypocrisie ?

Alors oui, grâce à elle, on a la possibilité de « nous exposer en détail de manière inédite tous les éléments de cette prise de décision en transparence » pour qu’on la comprenne mieux. C’est bien. Mais nous donner l’occasion de mieux la comprendre ne veut pas dire y adhérer et avoir le sentiment d’avoir été concerté.

Pour autant, on fait « comme si » en se donnant bonne conscience de l’avoir initié. Et on tourne cette page d’un simple revers de main en nous faisant comprendre que malgré tous les efforts fournis pour que cet hôpital soit commun et à Millau, il sera finalement quoiqu’il en soit médian.

Retour donc à la case départ. Case qui finalement donne l’impression d’avoir toujours été cochée…

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Prochain combat, réel ou simulé (on ne sait plus) le choix du lieu d’implantation. Une anticipation déconcertante aurait déjà permis d’en sélectionner plusieurs. Preuve d’une capacité réactive ? Connaissance des décisions cousues de fil blanc ? Ou encore non prise en compte que la décision sera, n’en déplaise, duo-partite et forcément « médiane »… la réponse sera apportée à partir de fin janvier.

En attendant, la vraie bataille est de préserver l’offre de soin en qualité et en proximité. Ceci fait consensus. Mais pendant environ 10 ans, comment fait-on pour éviter que les services ne ferment les uns après les autres ? Pour éviter que les soignants exercent dans des conditions de plus en plus dégradées ? Que les médecins, les spécialistes, les patients ne désertent ?… Une nouvelle étude peut-être ?

Cet hôpital médian n’en est qu’au stade de projet (depuis des années) qu’il est déjà, de fait, responsable d’une dégradation de l’offre de santé. Où est notre hôpital ? Se diriger vers ce genre de structure, c’est anesthésier, le temps de sa mise en place, les deux structures existantes et c’est imposer à la population, à long terme, tous les travers qu’ont subit les territoires où ont été implantés les hôpitaux médians rarement considérés comme des réussites probantes. A moins de permettre et de s’assurer un hôpital médian fort, attractif, constant pour assurer un Sud Aveyron solide.

L’offre de soin est un enjeu essentiel qu’on a finalement relégué au second plan. N’y a-t-il que les soignants, les malades et la population pour le dénoncer et en avoir conscience ? Il serait peut-être essentiel de l’entendre…

Karine Haumaitre,
Elue municipale

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