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Millau. « Nos poules ne méritent pas la prison ferme ! »

Dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire, le gouvernement a publié des arrêtés qui, selon la Confédération Paysanne, « sont de véritables coups de poignard pour l’élevage plein air ». En effet, cette nouvelle réglementation sur la grippe aviaire contraint les éleveurs et éleveuses plein-air à enfermer leurs volailles une grande partie de l’année.

« L’État accumule les contraintes sur les élevages plein-air jusqu’à les obliger à claustrer leurs animaux à l’encontre même des labels plein air et bio, de la bientraitance animale et du sens du métier pratiqué, en affirmant que le mode de production plein-air serait responsable de la propagation de la grippe aviaire, dénonce la Conf’ dans un communiqué. Tout cela sans remettre en cause l’organisation des filières industrielles, la concentration des animaux en bâtiments, la spécialisation des territoires induisant de fortes densités, la segmentation des filières sources de très nombreux transports d’animaux et de personnel qui sont des causes majeures de la propagation de ces virus. »

Aux approches des courses de Noël, où les volailles festives sont à l’honneur, la Conf’Aveyron organisait ce soir une opération de sensibilisation des citoyens devant l’entrée du contre commercial Leclerc à Creissels.

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« La pression s’accentue sur les petits élevages de plein air, qui à ce jour, sauf dérogation, sont tenus de maintenir leur volaille à l’intérieur, et souvent dans des bâtiments qui ne sont pas prévus pour cela », peste Christian Roqueirol, membre de la Confédération paysanne. « Sanitairement, cela ne se justifie pas, parce que pour le moment, les seuls élevages touchés par la grippe aviaire sont les élevages industriels, clos et fermés. On fait payer les élevages de plein air le coût de cette grippe, ceci est très injuste. »

Michèle Valette est éleveuse de poules pondeuses « bios et libres » à Saint-Rome-de-Cernon. Libres, mais en conditionnelle. Elle a obtenu une dérogation pour que ses poules restent à l’extérieur, en demi-parc (soit avec deux fois moins de surface…). « Les œufs bios en intérieur, ça ne peut pas marcher, et moi je ne veux pas tromper le consommateur », assure l’éleveuse.

« Par rapport à l’actuel plein air, la nouvelle réglementation divise par huit la place pour chaque volaille, dénonce la Conf’. Cette décision est en totale contradiction avec le bien-être animal, la qualité des produits et le sens du travail pour les éleveurs et éleveuses qui ont fait le choix du plein air. Nos poules, canards, dindons et autres volailles élevés en plein air ne peuvent pas vivre dans ces conditions. Elles ne méritent pas la prison ferme ! »

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