La météo capricieuse n’a pas empêché les manifestants du 1er-Mai de se rassembler à Millau pour le traditionnel défilé. Ils étaient plus d’une centaine sur le parvis de la gare mercredi en fin de matinée pour cette journée de luttes et de revendications sociales.
La convergence des luttes n’a sans doute jamais aussi bien porté son nom et l’ensemble des organisations représentées aujourd’hui n’a apparemment jamais eu autant de raisons de se réunir à l’occasion du 1er mai. L’intersyndicale CGT, FSU et Solidaires avait appelé au rassemblement « contre l’austérité, pour l’emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix juste et durable dans le monde ». Lors de sa prise de parole, la représentante syndicale Céline Tabariès a rappelé « l’urgence d’augmenter les salaires et les retraites devant une politique menée au service des plus riches et dans un pays où la précarité gagne du terrain avec des millions de salariés maintenu au SMIC ».
« La précarité et la pauvreté gagnent du terrain, nos organisations militent pour le renforcement de la protection sociale et s’opposent aux projets de contre-réformes qui réduisent les droits et conquis des travailleuses et travailleurs. Elles dénoncent les attaques aux libertés collectives et individuelles, notamment contre les bourses du travail et le droit de manifester, les libertés syndicales, mais aussi les entraves à la liberté d’expression, par exemple sous couvert des lois antiterroristes. Le 1er mai doit aussi être le prolongement des mobilisations du 8 mars pour l’égalité réelle alors que les femmes sont moins payées et plus souvent en situation de précarité », a déclaré la représentante syndicale.
La menace de l’extrême droite
Mais les combats du jour étaient bien plus largement menés, dépassant le cadre du travail, et les frontières et faisaient largement échos au climat national et aux tensions internationales. Ainsi furent pointés du doigt par l’ensemble des porte-parole, « les guerres en Palestine et en Ukraine, la crise globale du système capitaliste, les attaques contre les libertés, la nécessité de redistribuer les richesses, le recul des droits sociaux, des droits de l’homme », mais aussi et surtout « la montée et la menace de l’extrême droite ».
« Ce 1er mai 2024, l’extrême droite défile aujourd’hui encore en se travestissant dans les habits des défenseurs des droits des travailleurs et travailleuses. Ne nous y trompons pas, l’extrême droite sous toutes ses formes d’expression est l’ennemi de la classe travailleuse. Elle est l’alliée du capitalisme. Preuve en est, toute la promotion médiatique des chaînes détenues par les multimilliardaires. Une fraction de la bourgeoisie française à l’image de Bolloré fait le choix d’amener au pouvoir l’extrême droite. Un bloc bourgeois se constitue autour d’un projet nationaliste, autoritaire dans un contexte d’offensive du capitalisme contre les droits des travailleurs, travailleur. C’est une vraie radicalisation de la classe dominante… » a clamé Dalila Belaid-Artis pour Solidaires.
« Le 1er mai, c’est avant tout une journée internationale de l’une des travailleuses des travailleurs pour leurs droits et libertés. C’est tout le sens de notre présence ici affirmait la porte-parole FSU12, qui tenait à mettre l’accent sur la politique éducative du gouvernement qui signe la fin du collège unique en voulant instaurer des groupes de niveaux en français et en mathématiques dès la 6e. Ils vont en pratique conduire à un tri scolaire, des élèves qui conduira forcément un tri social, un tri qui stigmatisera les élèves les plus fragiles, » s’est inquiété la représentante syndicale.
Après les prises de parole, le cortège a pris la direction du tribunal pour une intervention en faveur de la Palestine.
« C’est la fête des Travailleurs, mais pas seulement, c’est aussi la fête de l’internationalisme et de la solidarité. En ce jour de 1er mai 2024, nous assistons aujourd’hui à un génocide à Gaza. Ou tous les droits sont bafoués tous même le droit d’exister, le droit de vivre sur sa terre au peuple palestinien. Alors voilà je ne vais pas vous faire un grand discours, mais tous les samedis à 10h30, place de la capelle, nous organisons un rassemblement. En soutien et en solidarité avec le peuple palestinien. Nous vous invitons tous à y venir. Venez absolument c’est nécessaire, il faut absolument que ce génocide cesse ».
La météo n’aura pas permis de prolonger les festivités comme prévu au bord du Tarn, mais elle n’aura pas non plus muselé les défenseurs des droits locaux.
Défendre l’hôpital
Le prochain combat à mener pour les organisations syndicales sera celui de la défense de l’hôpital. Elles donnent rendez-vous à la population pour une réunion publique le 14 mai à 20h30 à la salle de la Menuiserie. Au programme, « hôpital commun, devant l’opacité du projet, des inquiétudes légitimes. Entre annonces, fantasme et réalité qu’en est-il du projet ? ».