Opinion

Millau. La directrice de l’hôpital répond à Martine Perez

Sylvie Marty, directrice des centres hospitaliers de Millau et de Saint-Affrique, répond à la tribune de Martine Perez, publiée le 8 mars.

« En tant que directrice d’hôpital, je ne peux cautionner une dégradation de l’offre de soins sur le territoire du Sud-Aveyron comme vous le prétendez.

Originaire du Sud-Aveyron, ma seule ambition est de contribuer à l’amélioration de l’offre de soins sur le territoire avec l’ensemble des professionnels de santé hospitaliers et libéraux.

L’hôpital unique est mon objectif, car de lui dépendra le maintien d’une offre de qualité sur le territoire et de son attractivité auprès des médecins et des soignants.

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Agiter le chiffon rouge de la suppression de postes, qui était une des hypothèses du rapport MUPY, me semble inconséquent. Comme vous le dîtes, le contexte a changé, la crise COVID a fait évoluer la situation. Le gouvernement en a pris conscience et le Ségur de la Santé, à l’automne dernier, a commencé à concrétiser ses changements : d’abord par une reconnaissance salariale attribuée à l’ensemble des professionnels avec une augmentation de 183 € net/mois, mais aussi par des aides financières à l’investissement à destination des établissements de santé.

Le COPERMO (Comité interministériel de la Performance de l’Offre de soins hospitaliers) n’existe plus. Les critères édictés par ce comité et utilisés par le rapport MUPY ne sont plus érigés en doctrine. L’investissement hospitalier est maintenant régionalisé afin de faire évoluer l’offre de soins dans les territoires au bénéfice de la qualité des soins.

Quant à penser que je néglige « l’humain », en tant qu’ancienne soignante (mais ne reste-t-on pas, à vie, une soignante), je ne peux que m’inscrire en faux. La qualité de vie au travail est primordiale, car comment bien soigner quand on est soi-même en mal être ? C’est un travail de fond qui est à réaliser sur l’établissement.

La problématique actuelle est la pénurie de professionnels de santé (principalement infirmiers), et ce malgré nos demandes d’effectifs supplémentaires auprès de sociétés d’intérim. Cette pénurie majore les difficultés et oblige les professionnels à revenir en poste sur des jours de repos pour assurer la permanence des soins. Je les remercie vivement de leur engagement auprès des patients.

Enfin, concernant l’aspect financier, dépendre de financements aléatoires de l’Agence Régionale de Santé pour l’investissement ne permet pas de mener une politique d’amélioration des conditions de travail, de renouvellement de matériel et travaux nécessaires à l’adaptation de l’offre de soins. Il est donc nécessaire et indispensable que l’hôpital retrouve une capacité d’autofinancement pour être autonome dans sa politique ».

Sylvie Marty,
directrice des centres hospitaliers de Millau et de Saint-Affrique

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