Ils sont morts pour les Françaises, ils sont morts pour les Français…
Mais seront-ils déclarés morts pour la France ? Pourtant, comme les poilus terrés dans leurs tranchées portaient le masque pour se protéger du gaz « moutarde », inodore et incolore, les membres du corps médical le portent pour faire face à un ennemi également invisible et autant dévastateur.
Comme ceux de 14/18, ils luttent avec courage et détermination, mais aussi, la gorge serrée par l’angoisse et le ventre étreint par la peur. Ils sont en première ligne dans un environnement où le danger est partout. Ils sont en première ligne à attendre les coups mortels sans pouvoir actuellement répliquer efficacement. Ils sont en première ligne en ayant seulement la possibilité de prendre des mesures préventives et malheureusement tous ne le peuvent pas. Mais, il ne faut pas oublier tous ceux de la deuxième ligne qui prennent autant de risques et souvent sans le moindre moyen de précaution.
Tous, aussi bien de la première ligne que de la deuxième, et de la troisième s’il y en a une, oui, tous ont droit à nos vifs remerciements, à notre entière reconnaissance et à notre admiration respectueuse. Quant à nous, aujourd’hui les confinés, hier les « embusqués », avons le devoir de participer à l’effort de guerre en respectant à la lettre les mesures prescrites, afin que ceux qui sont prêts à faire le sacrifice de leur vie ne s’exclament pas comme les poilus « pourvu que l’arrière tienne » !
A ceux qui seront morts dans l’exercice de leurs fonctions, que fera la France afin que le souvenir de leur sacrifice demeure pérenne dans la mémoire des Français ?
Bernard Maury
