Opinion

La préfète aux champs

Par une belle matinée d’automne, sous le couvert de 150 gardes mobiles, de véhicules blindés et d’un hélicoptère, dans un cadre bucolique Mme la préfète de l’Aveyron a mis en place la concertation et le dialogue prôné par sa secrétaire d’État à la transition écologique à Rullac-Saint-Cirq le 27 août dernier.

Effectivement on s’aperçoit que la concertation état, par le biais des forces de l’ordre, est à son maximum quand il s’agit d’imposer la voie libérale d’Enedis et des industriels de la désertification du territoire. C’est à grands coups d’argent public et au détriment des populations locales, qui à St Victor se sont massivement et démocratiquement opposé à la construction d’un énième méga transformateur électrique sur leur commune, que se fait cette « acceptabilité » tant ventée par le secrétaire d’Etat.

Depuis des années, les habitants les associations de St Victor ont épuisé tous les recours pour faire face à l’implantation de ce méga transformateur servant le réseau éolien et développé contre l’avis des populations locales. Cette opposition largement partagée, y compris par le président de la chambre d’agriculture qui émet les plus profondes réserves, a été partagée et rappelée lors du débat de Rullac-Saint-Cirq le 27 août où la ministre avait pourtant dit avoir entendu ces oppositions.

Face au manque de clarté des politiques énergétique, doit-on traiter les opposants à ce projet en « terroristes » ? Pauvre démocratie et triste usage de la force publique à l’encontre de l’opposition et du débat.

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Madame la Préfète, nous avons pourtant essayé de vous rencontrer en vain ! L’impartialité des représentants de l’état n’est-elle pas plus que jamais d’actualité ? Partout, de l’Amassada aux gilets jaunes, des forces de propositions émanent de citoyens conscients des enjeux à venir. Ayez le courage d’être à l’écoute.

La confédération paysanne est pour une transition écologique au service de tous et non au bénéfice d’une minorité. « La violence est le premier recours de l’incompétence », disait Isaac Asimov. Mais quand elle s’applique à la démocratie locale, ne devient-elle pas dictature ? En votre conscience…

Jean-Marie Roux
Secrétaire départemental de la Confédération Paysanne de l’Aveyron

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