Située à la limite de Montjaux et du Viala-du-Tarn, en haut du Ravin du Minier, au beau milieu d’un secteur riche en dolmens, fours à chaux et habitats en ruine, une curieuse construction attire l’attention. C’est une caselle « à couloir » comme la définit André Fages dans son ouvrage « Caselles et Pierres sèches ». Sur une caselle de forme classique, à mesure que le troupeau de brebis s’est agrandi, le berger a modifié sa construction première en bâtissant des murs en longueur lui donnant une forme de caselle allongée.
Comment ce travail fut-il réalisé ? Laissons la parole à André Fages (1933-2018) : « Ce travail a été effectué en deux temps : sur une reprise du clapas, on remarque le raccord du bâti à l’alignement des pierres. L’ouvrage est d’une longueur démesurée de 9,40 mètres et son point le plus haut, qui dût être couvert, est de 2,80 mètres. On trouve aussi deux rétrécissements de 70 centimètres, pour mettre une porte, car on voit une feuillure sur un bloc de grès. Le devant du bâti est prolongé d’un muret de plusieurs mètres s’évasant ; tout cela est étrange ! » (Caselles et Pierres sèches, Los Adralhans, 2000)
L’association des Adralhans s’est occupée de débroussailler tout ce secteur afin d’avoir une vue d’ensemble, et à l’entrée de la caselle, sur un sol instable, une pierre en grès attira l’attention. Ce n’était pas une pierre que l’on pouvait trouver sur le site, elle avait sans doute était rapportée de la vallée de la Muse.
Pourquoi l’avait-on placée là ? Sans doute, parce que l’entrée de la caselle et notamment à l’endroit où il y avait jadis une porte, l’ensemble ne devait pas s’appuyer sur un roc, mais sur une terre meuble. La pierre en grès cassée en deux fut reconstituée par Alain Bouviala, et sous cette dernière, les membres de l’association purent voir une cupule importante. Pourquoi ce trou apparaissait sous cette pierre ? Voici l’explication d’Alain : « dans cette cupule, se mettait une barre de bois dans l’axe de la porte, afin que celle-ci puisse pivoter, ce « trou » était situé à côté du piédroit gauche de l’entrée et servait de pivot à la porte au sol ».
On voit près de l’entrée, une petite ouverture dans le mur dans laquelle on pouvait mettre une « barre » pour fermer la porte. Une fois que la porte était fermée, le bâti était sécurisé avec son petit troupeau bien à l’abri.
Marc Parguel
