Comme annoncé la semaine dernière, la Ville de Millau a entamé hier soir une nouvelle campagne d’effarouchement des choucas des tours, ces oiseaux tout de noir vêtus qui depuis quelques années ont pris la fâcheuse habitude de se rassembler par centaines à Millau pour y passer la nuit dans des arbres-dortoirs (avec une certaine prédilection pour les micocouliers de la place du Mandarous…).
Le problème n’en serait pas vraiment un si ces volatiles « indélicats » savaient un peu mieux se tenir. Qui ne s’est pas retrouvé à traiter les choucas de tous les noms d’oiseaux devant sa voiture stationnée sur la place du Mandarous ou boulevard Sadi-Carnot, recouverte de fientes ?
Aussi, la Ville de Millau a-t-elle décidé de prendre le problème à bras le corps et d’envoyer ces oiseaux un peu trop bavards piailler dans d’autres contrées. Mais ce n’est pas si facile.
La chasse aux choucas ouverte depuis 2021
Le choucas des tours étant un oiseau protégé, il est impossible, malgré la demande de quelques Millavois excédés, d’employer des méthodes trop radicales…
On s’en souvient, en mars 2021, la mairie de Millau a fait appel à FCE, une société sachant chasser les choucas, pour une première campagne d’effarouchement. Ce sont quatre Buses de Harris qui étaient chargées d’effrayer les choucas. Le résultat était convaincant, mais quelques semaines plus tard (et 4800 € en moins dans les caisses de la Ville), les petits corvidés faisaient leur grand retour.
Changement de stratégie en octobre 2023. La municipalité mandate une nouvelle fois un prestataire afin de faire fuir les choucas et les repousser du centre-ville à l’aide de fusées crépitantes. L’efficacité est réelle, et le coût moins élevé (environ 2200 €), mais les choucas, attirés par les micocouliers, ont vite repris leurs habitudes citadines.
Des campagnes de tirs plus régulières
La mairie de baisse pas les bras pour autant. Lundi 18 mars, une nouvelle campagne d’effarouchement à base de fusées crépitantes a été lancée sur la place du Mandarous par la Ville de Millau, après avoir reçu l’accord de la Préfecture et de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement d’Occitanie (DREAL), conformément à la législation en vigueur.
Cette fois, la campagne de tirs est assurée par Lionel Bertrand, agent municipal et maitre-artificier. « Cela nous permet d’être beaucoup plus réactifs, assure Nadine Tufféry, adjointe déléguée aux solidarités, à la vie associative et au bien être animal. Avant, nous étions contraints par l’agenda des sociétés mandatées, désormais, nous pouvons agir quand il y en aura la nécessité ».
Jusqu’à vendredi, des fusées seront tirées tous les soirs pendant une heure (quatre tirs toutes les 15 minutes). « Notre but, ce n’est ni de les chasser ni de les exterminer, reprend Marie-Ève Panis, conseillère déléguée au sport-santé et à la propreté de la ville. Avec ces campagnes de tirs, que l’on pourra faire plus régulièrement, notre intention est d’effrayer les choucas dans la durée pour qu’ils quittent l’hyper centre-ville. »
Les choucas ne vont pas pour autant quitter Millau, mais la stratégie est assumée : les faire fuir du centre-ville pour s’épargner les désagréments liés à leur présence : bruit, gène pour les commerçants et fiente sur les voitures, les terrasses, le mobilier urbain… Un investissement de 500 € par campagne de tirs qui devrait être assez vite rentabilisé.
