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À Roquefort, la Confédération Paysanne s’invite au siège de Société (Lactalis)

La pression continue de monter à quelques jours de l’ouverture du Salon de l’Agriculture. Lactalis a été ciblée ce mercredi 21 février par des actions nationales, notamment au siège de l’entreprise à Laval, pour dénoncer « un prédateur du monde paysan ». Plus localement, une centaine de personnes se sont retrouvées en début d’après-midi pour un pique-nique géant sur le rond-point de Lauras, à Roquefort-sur-Soulzon. Un rond-point stratégique, puisqu’entouré de grosses entreprises dont fait partie Société, racheté par Lactalis.

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En début d’après-midi, le groupe s’est dirigé vers les bureaux de cette multinationale pour demander une entrevue avec la direction. « Nous avons demandé une revalorisation du prix du lait, nous attendons les suites, rapportent les membres de la Confédération Paysanne de l’Aveyron. Le roquefort est une AOP de renommée internationale. C’est un territoire qui produit un lait de qualité de façon vertueuse et qui est le moins bien payé en Europe. Nous protestons notamment contre le prix d’achat du lait par le groupe agro-industriel, un prix en dessous du coût de production pour beaucoup d’éleveurs. L’AOP a perdu 420 points de collecte en 10 ans, les fermes ne survivent pas, se reconvertissent ou partent à l’agrandissement. Le travail de la Confédération paysanne pour défendre un revenu digne pour tous les paysans et paysannes est un combat de longue haleine. »

L’annonce le 6 février des perquisitions menées au sein du groupe Lactalis intervient après que la Confédération paysanne ait transmis en janvier 2019 au Parquet National Financier « un signalement étayé » concernant « des soupçons d’évasion fiscale ».

« Des solutions existent et n’attendent que le courage politique de les appliquer »

« Les pratiques du numéro 1 mondial du lait se font au détriment de la rémunération paysanne et de l’ensemble de la société. Nous demandons donc une revalorisation immédiate du prix du lait à la hauteur des demandes des organisations de producteurs livrant à Lactalis », explique la Conf’.

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Un rapport de forces crucial s’est engagé ces dernières semaines pour obtenir « un revenu paysan juste ». La Confédération paysanne compte bien continuer à se mobiliser « pour offrir un avenir serein aux paysans et dénoncer les mécanismes d’accaparement de la valeur du travail paysan. »

Selon la Conf’, « des solutions existent et n’attendent que le courage politique de les appliquer » : « l’interdiction d’achat de nos produits agricoles en dessous du prix de revient, dans une loi contraignante et effective, ce que ne permettent pas les lois Egalim ; l’instauration de mécanismes d’encadrement des marges des industries agroalimentaires et de la grande distribution pour une meilleure répartition de la valeur dans les filières alimentaires ; l’interdiction des surmarges pratiquées par la grande distribution sur les produits de qualité, comme les produits AOC ou labellisés en agriculture biologique ; la protection vis-à-vis des importations déloyales à bas prix au moyen d’outils de régulation des marchés et d’une rupture avec le libre-échange. »

En parallèle en début d’après-midi, environ 200 manifestants de la Confédération Paysanne ont envahi le hall du siège social de Lactalis à Laval (Mayenne) pour exiger une revalorisation du prix de vente du lait.

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Source
Confédération paysanne de l'Aveyron
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