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Opinion. Hôpital de Saint-Affrique : « Nouvelle menace de fermeture, nouvelle action nécessaire »

La Direction des hôpitaux du sud Aveyron vient d’annoncer la fermeture des services de réadaptation (SSR et courts séjours) de l’hôpital de Saint-Affrique (30 lits + 11 lits). La lecture des informations donne lieu à une agitation médiatique : réunions de crise, réunions spéciales, informations à l’étude qui seront communiquées plus tard sans clarification sur la situation.

Cette agitation est un nouvel épisode qui vient ébranler le maintien des services de l’hôpital dans le Saint-Affricain. Après les fermetures annoncées, puis annulées face aux réactions, du bloc, de la maternité, des urgences, de l’imagerie, c’est une nouvelle attaque du sud Aveyron qui est en cours. Si les directeurs et directrices des hôpitaux changent rapidement, leur mission semble constante : fermer des services. À chaque fois, seule la mobilisation a permis de maintenir les services.

Cet acharnement à casser chaque nouvel espoir de relance de l’activité par la menace sur un autre service est inacceptable. Contrairement aux engagements obtenus de « maintien de tous les services jusqu’au nouvel hôpital commun » et « augmentation des capacités » affichés en réponse à nos interpellations, les Directions poursuivent un Projet Médical du Sud Aveyron de réduction des services. Comment croire à « une amélioration de la prise en charge du vieillissement par un nouveau pôle gériatrique à Saint-Affrique » quand la décision est prise d’y fermer les lits de SSR et courts séjours ?

Y a-t-il deux orientations à l’ARS ou un discours servant à masquer une politique de casse ? Les services de l’hôpital ne sont pas condamnés à fermer, il s’agit de choix de gestion.

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Deux médecins, dont le départ était prévu depuis plusieurs années pour l’un et plusieurs mois pour l’autre, quittent l’hôpital. Face à cette situation, les médecins de l’hôpital avaient anticipé des propositions pour la poursuite de l’activité (essentiellement par le financement d’une réorganisation de leur travail). Le Manifeste avait également proposé des pistes (par exemple l’appel à des internes). Des recrutements de médecins peuvent aussi venir conforter ces services.
Ces solutions sont aujourd’hui écartées par la Direction.

Espérant clore toute discussion, la Direction mise sur la brutalité du fait accompli. La fermeture du service est un choix, pas une obligation technique.

Des solutions existent :

  • L’ARS doit donner les moyens de financer et d’organiser le maintien auquel elle s’est engagée.
  • La Direction doit immédiatement :
    – mettre en œuvre des solutions à Saint-Affrique, comme elle a su le faire à Millau où le SMR Saint Côme réouvre après deux ans de fermeture (avec 40 lits) ;
    – cesser de mettre des bâtons dans les roues à l’installation de l’imagerie ;
    – arrêter de faire pression sur l’ophtalmo pour fragiliser le bloc ;
    – inscrire dans le PMSA le maintien du SMUR et de la prise en charge des soins non programmés à Saint-Affrique (comme annoncé par le ministère et l’ARS)

La situation est grave. Au nom des habitantes et habitants de ce territoire, nous en appelons à un rassemblement pour mettre fin à cette spirale destructrice et relancer les moyens.

  • Les élus en responsabilité doivent concrétiser leurs engagements (la ligne rouge du maire de Saint-Affrique et le recrutement d’internes promis par notre député).
  • Ceux de l’opposition s’engager au-delà des désaccords pour une mobilisation générale.
  • Nous en appelons aussi aux professionnels (médecins et personnels) qui doivent contribuer à la mobilisation en sortant des réunions à huis clos et d’un tête-à-tête avec une Direction qui ne les respecte pas.

Le Manifeste des hôpitaux et maternités de proximité pour l’accès aux soins dans le sud Aveyron

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