Pour la saison 2023-2024, la MJC de Millau a confié la conception du visuel de sa plaquette à Marion Delattre, une artiste plasticienne déjà à l’origine de nombreuses œuvres à Millau. Avec cette création, elle contribue à véhiculer les valeurs qui font l’ADN à la structure qu’elle saupoudre dans chacune de ses créations.
Fresque de Malhourtet, de l’école Jules Ferry, du Barbouille, illustration du livre sur le mythe fondateur de Malhourtet, portraits sur les murs du Théâtre de la Fabrick, façade du Saloir de Roquefort, affiches de la Vélorution 2023… on ne compte plus les œuvres de Marion Delattre localement. Même lors de ses voyages l’artiste raconte qu’avec son compagnon, ils peignent « partout et tout le temps ».
Marion Delattre et Christian Meneses sont issus de deux cultures différentes, ils se complètent, se nourrissent artistiquement l’un l’autre et se définissent comme de véritables couteaux suisses. Artistes aux multiples facettes, ils sont tantôt artisans d’art, tantôt créateurs de bijoux, parfois décorateurs, graveurs, aquarelistes, mais surtout, se disent « facilitateurs » pour rapprocher l’art plastique et un public, parfois aux antipodes l’un de l’autre. Quand ils créent, c’est le plus souvent ensemble, toutefois, chacun mène aussi des projets en solitaire, mais toujours fidèles aux valeurs populaires et sociales qu’ils partagent et portent haut et fort dans leurs arts.
Les mêmes que celle du cahier des charges de l’affiche de la MJC. Au programme, patrimoine, nature, jeunesse, culture, éducation populaire, lien, partage, mouvement, joie, couleur, maison, apprentissage, jeunesse, mixité… autant de notions qui ont tout de suite parlé à Marion.
« C’est toujours des projets qui m’intéressent, ils résonnent, car je suis vraiment dans une démarche d’éducation populaire », avoue l’artiste en expliquant que « c’est un fil conducteur dans la plupart des réalisations, notamment des fresques ». Travail collectif intergénérationnel et inclusif, pour elle et son compagnon, la fresque reflète l’endroit dans lequel il est encré, la vie quotidienne et même l’histoire des lieux, une démarche apprise en Amérique latine « le muralisme », l’art de peindre les murs, un art social.
« Ça a plus de sens pour nous ce côté collectif que de faire des créations plus personnelles même si en tant qu’artiste on aime créer, comme je l’ai fait pour l’affiche de la MJC et d’autres projets », avoue-t-elle.
Partout où elle passe, Marion Delattre végétalise à sa manière le fade béton des bâtiments et colore les murs, elle bouillonne d’idées généreuses à partager et à faire vivre à plusieurs mains. L’un des prochains challenges à relever pourrait être une performance en direct devant un public au cours d’un spectacle théâtral.
Pour en savoir plus : https://abyayala-fresques.wixsite.com/peintures.