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Opinion. « Le Conseil municipal de Millau vient de vivre un instant politique inédit »

Lundi 25 septembre, trois nouveaux élus, Gilles Tulsa, Aurélien Falcon et Michèle Vincent faisaient leur entrée au conseil municipal, parmi les quatre membres de la liste d’Emmanuelle Gazel qui pouvaient remplacer les conseillers démissionnaires. Une arrivée qui n’a pas manqué d’interroger les membres de l’opposition « Millau en Action » qui s’expriment aujourd’hui dans un communiqué.

La crise latente au sein de la majorité d’Emmanuelle Gazel depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, vient de connaître, après de multiples signaux d’alerte, un point culminant avec la démission simultanée de sept de ses membres, dont trois adjoints.

Une démission qui intervient un an seulement après celle de trois autres conseillers et plusieurs refus de siéger.

Cette crise interne de la majorité municipale trouve son origine dans les méthodes de management de Madame la Maire, directive, autoritaire, sans écoute. Des traits que nous, membres de l’opposition, dénonçons depuis le début du mandat et auxquels bon nombre de Millavoises et de Millavois se trouvent confrontés. Des méthodes auxquelles nous pouvons ajouter une tendance appuyée à la désinformation maintes fois constatée, y compris en Conseil municipal.

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Au-delà de cette crise interne à la majorité, qui décrédibilise l’action de Madame la Maire, c’est l’impact de sa politique sur la vie de nos concitoyennes et de nos concitoyens qui nous importe et nous préoccupe.

Une situation pour laquelle il n’est pas un jour sans que nous soyons interpellés sur les effets néfastes du plan de circulation et de piétonnisation mis en place.

Il n’est pas un jour sans que nous soyons interpellés par le milieu associatif sur les relations difficiles entretenues avec la municipalité.

Il n’est pas un jour sans que nous soyons interpellés sur le manque de projets et d’ambition pour Millau.

Il n’est pas un jour sans que nous soyons interpellés sur l’état de nos rues et l’insécurité.

Il n’est pas un jour sans que nous soyons interpellés sur les difficultés sociales et relationnelles rencontrées dans plusieurs quartiers.

Il n’est pas un jour sans que nous soyons interpellés sur le sentiment de déclin de notre ville.

La démission récente de sept membres de la majorité pouvait ouvrir un autre horizon ; elle pouvait ouvrir la voie à un changement profond. Elle donnait la perspective de retourner aux urnes et à chacune et chacun d’exprimer son avis sur la politique menée par la majorité.

En somme, il s’agissait d’appliquer une forme de démocratie participative directe si chère à Emmanuelle Gazel.

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C’est la raison pour laquelle, nous, membres du groupe d’opposition « Millau en action », nous étions prêts à prendre nos responsabilités et à démissionner à notre tour.

Cette décision, nous l’avions murement réfléchie.

La démission de notre groupe, et de notre liste, associée à celle des membres du groupe de la « Vraie pluralité » permettait d’atteindre la démission d’un tiers du Conseil municipal. Il s’agissait pour autant que parmi les quatre derniers membres de la liste de Madame Gazel appelés pour remplacer les démissionnaires, au moins deux refusent de siéger. Ce qui était le cas jusqu’à cette fin de semaine dernière. Tous les espoirs étaient permis !

Dès lors, l’article L270 du Code électoral s’appliquait entrainant l’organisation d’élections partielles à Millau dans un délai de trois mois.

Nous ne pouvions pas d’une part, nous opposer à la politique d’Emmanuelle Gazel et recevoir les doléances inquiètes de nos concitoyens et d’autre part, nous réfugier derrière notre rôle contraint d’opposition au Conseil municipal jusqu’en 2026. Cette situation aurait été parfaitement incompréhensible et inacceptable. C’est la raison pour laquelle nous devions prendre une décision forte au moment où un changement d’orientation était légalement et légitimement rendu possible et dire que nous assumions en conscience de nous soumettre au verdict du suffrage universel.

Loin d’une démarche opportuniste et politicienne, comme Emmanuelle Gazel s’est plu à la réduire, nous avions là le moyen de redonner la parole « à la majorité silencieuse » qui semble lui être si chère et à laquelle pourtant, elle musèle l’expression.

Après plusieurs jours de pressions, d’incertitudes et d’hésitation, trois membres sur quatre de la liste d’Emmanuelle Gazel en 2020, ont accepté de venir siéger au Conseil municipal. De fait, la barre du tiers du conseil démissionnaire n’est plus atteinte empêchant ainsi l’application de l’article L270 du Code électoral. L’élection partielle n’est plus possible. Le Conseil reste en place.

Les motifs de notre démission perdent donc tout leur sens. Si nous maintenons notre position, nous pratiquons la politique de la chaise vide face à Emmanuelle Gazel jusqu’à la fin de son mandat. Aujourd’hui, plus que jamais, notre responsabilité est de lui porter une contradiction permanente, même s’il s’agit de le faire dans un espace limité et contraint.

Nous avons bien conscience que ces évènements ont suscité espoir et impatience, mais le décompte des sièges au Conseil est un fait et le Code électoral fait Loi.

Nous sortons de cet épisode municipal avec une détermination encore plus forte portée par un formidable élan de soutien et de confiance dont les Millavoises et les Millavois ont bien voulu nous témoigner. Nous assumerons avec une ténacité renforcée notre rôle d’opposants face à Emmanuelle Gazel.

Plus que jamais, nous travaillerons avec tous nos partenaires à la préparation de l’alternance en 2026.

Les membres du groupe « Millau en action »

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