Oui volontairement je me suis abstenue de participer à ce bal des « faux-semblants ». Ne faisons pas semblant. Ne nous mentons pas. Le contexte nauséabond de ces dernières semaines n’a pas honoré Millau. La transposition systématique des débats pour de se dédouaner sans jamais faire amende honorable ou encore tirer profit pour certains d’une situation délétère pour se retrouver comme par enchantement une conscience d’élu, n’a pas fait de bien à Millau et a légitimement questionné.
Ce qui s’est passé lundi soir lors de ce conseil vous semble légitimement consternant ? Dont acte. Je vous le concède, mais…
Ne nous trompons pas de coupables. Qui représente une crise de la démocratie locale ? Qui connaît un échec cuisant de son projet avec 10 démissions et un désaveu certain de sa population ? Qui inspire la défiance ?
C’est donc au nom de ce chaos qu’il m’a été impossible d’envisager de valider, d’apporter mon aval à des décisions portées par ce premier conseil de la rentrée. Il ne s’agissait évidemment pas de contrer le fond dont il m’avait été donné l’occasion de débattre positivement lors de commissions. De plus, je l’ai fait en ayant absolument conscience que ma main levée ou non ne modifierait en rien l’adoption des décisions délibérées. Rien sur le fond n’était mis en péril.
Alors, feindre la consternation, crier au scandale à grand renfort de formules condescendantes et culpabilisantes a sûrement contribué à vous placer, élus de la majorité, dans le camp du bien en me plaçant moi a contrario dans le camp du mal comme quelqu’un ne possédant aucune conscience aiguisée des enjeux environnementaux et sociaux… Grand bien vous fasse. Peut-être aurait-il fallu que « pour faire bien » je revêtisse le costume de la bête de foire docile et hypocrite ? Très peu pour moi. Cette abstention a été l’expression de ma non-adhésion à ce qui se passe.
Lundi soir, preuve nous a donc été donnée, s’il en fallait encore une, qu’il n’y a définitivement aucune place à l’expression (ici le choix délibéré de m’abstenir), de la contestation sans tomber sous le joug d’un jugement Jupitérien ou le joug de concepts fédérateurs.
Il serait bon aussi que le rappel du règlement intérieur fait en début de conseil profite également aux élus de la majorité. Cela éviterait l’usage consternant d’un ton narquois, moqueur dans les réponses effectuées aux questions diverses que j’avais adressées au conseil faisant remonter des problématiques et interrogations de vos administrés.
Cette posture adoptée lundi n’était évidemment que ponctuelle. Mais à situation exceptionnelle, attitude exceptionnelle… Mon rôle d’élue tel que je l’entends se revêtira à nouveau de ces plus nobles atours, guidé par la construction et l’échange comme cela a été le cas depuis le début.
Karine Haumaitre, élue d’opposition
