Opinion

Opinion. « Cette piétonnisation se révèle être un fléau pour Millau »

Après une intervention puissante et solidaire lors du conseil municipal du 27 juin dernier, nous pensions légitimement avoir suffisamment marqué les esprits pour qu’un rendez-vous venant de la mairie soit proposé rapidement. Bien que chaque jour qui passe soit précieux, il n’en fut rien. Ainsi nous avons dû solliciter une rencontre que Mme Gazel a alors fixée le 17 juillet à 14h.

Depuis le 27 juin, les prises de paroles des uns et des autres n’ont pas cessé et comme par hasard nous avons beaucoup entendu Mme Gazel s’exprimer : « Vous hurlez avec les loups », « Millau va bien », « Ne croyez pas que », « Nous sommes conscients des efforts que »… En résumé, toujours les mêmes litanies, les mêmes blablas ; trop de blablas… Les hommes sont jugés sur leurs actes et concernant les actes, à part couper les rubans des projets initiés par d’autres et poser sur des photos, nous n’en voyons pas de si glorieux !

Puisqu’il nous est permis d’y revenir et n’en déplaise à M. Godfrain qui soutient en filigrane notre élue, contre les tempêtes actuelles faisant référence à celles du passé, nous soulignons qu’un esprit vaguement visionnaire n’autorise pas à prendre ses désirs pour la réalité. Nous remarquons que le miracle ne s’est pas produit… malgré les cierges qui ont dû être largement dépensés.

L’espace Capelle a tout bonnement déplacé le centre-ville piéton, pour quelques enseignes à ce jour en difficulté. En parallèle, le côté ouest de Millau périclite, la rue de la Capelle est en PLS et la galerie marchande de Géant Casino exsangue depuis longtemps… Mais soit ! Tout ceci fut réalisé en son temps pour le bien des Millavois… et l’espace qui aurait pu accueillir cinéma, Pôle petite enfance, parc urbain, etc. a donné naissance à ce que l’on sait : une esplanade, quelques boutiques climatisées et quatre jets d’eau en plein cagnard. Mais ceci n’engage que certains d’entre nous (je vous le concède) et fermons la parenthèse. Revenons à nos moutons.

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Le collectif citoyen millavois fort de ses 150 membres s’oppose à « cette » piétonnisation totalement impréparée (et pas une autre) validée sans doute par un conseil municipal naïf et confiant. L’œuvre qui se révèle être un fléau pour Millau s’apparente à celle d’un enfant capricieux de 10 ans que personne n’arrive à raisonner. La maire de Millau, tel un bulldozer, pense, pour notre bien, faire accepter l’inacceptable, faisant fi au passage des avis défavorables de ses consultants qu’elle a balayés, tout comme la pétition de 2000 personnes, d’un revers de main hautain.

Ce projet décrété et bâclé nous oblige à rappeler aux élus que les préoccupations écologiques liées au bien-être immédiat sont salies quand elles sacrifient l’humain en arrière-plan et ne s’appliquent pas tel un dictat à la mode sans concertation et sans un minimum de travail. Par contre elles sont applaudies si elles font sens commun dans la bienveillance et le respect. Elles ne s’arrêtent pas non plus à trois plantes éparpillées sur un boulevard situé à 2km de la nature ni à trois traits de peinture pour signaler une piste cyclable. Nous voyons donc que la pratique du Greenwashing est entrée dans Millau et nos anciens se retournent dans leur tombe, outrés par cette arrogance vertigineuse.

Est-il encore utile d’évoquer artisans, professions libérales, hôteliers, restaurateurs et commerçants pénalisés, excédés par cet esprit obtus qui croit pouvoir faire plier à coup de verbalisation, parfois même d’intimidation ou de chantage ? Doit-on reparler des habitants, des familles qui n’ont pas libre accès à leurs domiciles et à qui on rétorque qu’ils n’ont qu’à marcher ? Reparler des touristes dégoutés par ce labyrinthe et qui ne reviennent plus ? Doit-on reparler du dispositif sensé comptabiliser le flux du centre-ville et dont les chiffres sont secrets ? Nous soulignons encore et toujours qu’il est inadmissible de compliquer l’accès aux soins à domicile et de mettre des familles et des personnes âgées ou à mobilité réduite dans des stress quotidiens. Ainsi fort de nos constats et pour le bien de tous voici le rappel des mesures que nous avons proposées et qu’il faut appliquer très rapidement.

1/ Mettre enfin en place une signalétique lisible et cohérente.

2/ Rétablir au plus vite une circulation sur le point névralgique de la Capelle pour retrouver un flux normal en périphérie et envisager un sens unique boulevard de Bonald.

3/ Pour la place Foch, rétablir la circulation saisonnière que tout le monde applaudissait (fermée l’été aux heures repas et totalement ouverte l’hiver) pour réoxygéner ce quartier.

4/ Restaurer des zones uniques de stationnement dans le cœur de ville avec 2h gratuites et horodateurs pour éviter les voitures ventouses.

Enfin, en 5e position, seul point qui fit acquiescer Mme la maire à ce jour : baisser et faire respecter la vitesse de circulation dans tout le centre-ville pour réduire pollution et nuisances sonores (sans oublier la périphérie à ce jour pas du tout apaisée…)

Le collectif citoyen millavois rappelle aussi que la zone piétonne existe déjà et que nous réclamons depuis longtemps qu’elle soit soignée, embellie et réparée ; que la fonction première des boulevards et avenues est bien de desservir la ville (ce qu’elles faisaient très bien avant). Ce collectif reste motivé, il espère vivement ne pas être déçu par le résultat de l’entrevue et prépare ce rendez-vous décisif avec assurance et une détermination soutenue.

Hélène Barthélémy, pour le collectif citoyen millavois

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