Théâtre

Millau. Théâtre : « Une Petite Histoire » réussie

Retour sur le spectacle « La Petite Histoire » d’Eugène Durif, mis en scène par Sarah Carlini de la Cie Ôrageuse.

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Merci, Sarah, de cette adaptation réussie de « Roméo et Juliette ». Elle est l’aboutissement d’un parcours théâtral audacieux.

Audacieux le choix de Carlo Rovelli, spécialiste de la mécanique quantique, pour nous accompagner tout au long du spectacle, en voix off, celle envoûtante d’Isaac Dambrin. Tel Virgile, guidant Dante, dans « La Divine Comédie », ce physicien-philosophe nous invite à voir le monde autrement. Nous sommes myopes et devons balayer nos certitudes. En réalité quantique, le temps n’existe pas. Pour toi, Sarah, ce fut une évidence, le temps au théâtre tu connais, car sur scène le temps linéaire n’existe pas.

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Audacieux le choix de « Roméo et Juliette », mythe inépuisable shakespearien, dans une réécriture d’Eugène Durif, pour raconter l’histoire de Roméo et Juliette (la picola) par le prisme des parents. Dans un cimetière, une nuit d’hiver, la mère Montaigu et le père Capulet, fantômes surgis d’outre-tombe, accablés de remords, font revivre leurs enfants, se demandant eux, les parents, ce qu’ils ont pu rater.

Audacieux le parti pris de mise en scène : sur un plateau nu, ouvert à nos imaginaires, un duo (Sarah Carlini et Marin Assassi) et un musicien (Frédéric Montels) pour une performance d’acteurs au service d’une narration aux multiples temporalités. Un travail pluridisciplinaire où chacun joue sa partition (chorégraphie, street-art, musique, lumière, décors et costumes, visuel, voix off), au service d’une création parfaitement orchestrée, dans un univers street-art et techno qui parle aux adolescents et pas seulement.

Shakespeare et Durif réunis. Une aubaine et un défi pour toi, Sarah, à l’imagination créatrice infinie, pour qui l’espace théâtral est celui de tous les possibles et par-là même celui de tous les risques. Pour toi, « La petite histoire » devait rejoindre la grande histoire.

Défi réussi. Ce fut magique, ce fut très beau.

Un merci particulier à Mélanie Roux, créatrice lumière et régisseuse, qui accompagne sur scène le trio. Sans elle point de magie.

Une spectatrice, Claudette Lavabre

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