[dropcap]C[/dropcap]omme il l’avait annoncé, ce matin sur les coups de 11h, Iñaki Aranceta s’est invité au commissariat de police pour qu’on lui explique pourquoi il avait reçu par voie postale une amende pour non-respect du port du masque, alors que personne ne l’avait interpellé.
Accompagné par une poignée de militants et de sympathisants, il entendait aussi demander des comptes, après que l’article de nos confrères de Midi Libre ait mentionné le fait que la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) avait déclaré qu’il s’était réfugié dans un espace privé.
« C’est un délit de sale gueule ! »
Entré seul dans l’enceinte du commissariat, Iñaki Aranceta est ressorti quelques minutes après toujours aussi remonté. Si les policiers millavois démentent avoir déclaré qu’il s’était réfugié dans un espace privé, ils lui ont aussi assuré qu’ils n’avaient tout simplement « aucune obligation » de l’interpeller pour le verbaliser, le militant politique étant « assez connu » des forces de l’ordre.
« C’est un délit de sale gueule ! », lance une sympathisante. « C’est une nouvelle discrimination, assure de son côté Christian Barbut (Sud-CGT). On crée une loi, et son application est souvent soumise à certains aléas… S’il a été verbalisé, c’est parce que c’est M. Aranceta ». « Les policiers partent du principe que quand on n’a rien à se reprocher, on n’est pas ciblés… c’est douteux… », souligne Nicolas Bestard, militant NPA.
« Millau, un laboratoire »
Aujourd’hui, Iñaki Aranceta ne compte nullement payer son amende. Au lieu de ça, il annonce qu’il va se renseigner pour savoir si d’autres personnes ont été verbalisées de la même façon par les policiers millavois.
S’il va contester la contravention, il ne s’interdit pas non plus de porter l’affaire devant la justice. « J’ai l’impression que Millau, c’est un laboratoire, sourit-il. Je ne sais pas si ça se passe comme cela ailleurs… ».