[dropcap]I[/dropcap]ls pensaient que le chapitre des « amendes fantôme » était temporairement terminé, après que le tribunal de Rodez se soit déclaré incompétent dans l’affaire des verbalisations par caméra. Il n’en est rien. Iñaki Aranceta, militant politique bien connu des Millavois, qui fait déjà partie des « amendés de mai », vient en effet de recevoir une nouvelle contravention qu’il entend bien contester. Explications.
Une contravention « sans contact »
Jeudi 10 juin, le militant NPA tracte dans le quartier de Beauregard, pour annoncer la venue de Philippe Poutou à Millau, dans le cadre des élections régionales.
Avec une autre militante, Dalila Belaïd-Artis, ils passent d’immeuble en immeuble pour mettre des prospectus dans les boîtes aux lettres. Nous sommes quelques jours avant la fin du port du masque obligatoire en extérieur. « Je suis vacciné, j’ai toujours porté le masque, mais il se peut qu’entre deux immeubles, je l’avais glissé sous le menton », admet Iñaki Aranceta.
Seulement voilà, début juillet, il reçoit dans sa propre boîte aux lettres, et à son nom, un avis de contravention pour « violation d’une mesure locale imposant le port du masque de protection dans une circonscription territoriale en état d’urgence sanitaire et devant faire face à l’épidémie de Covid-19 ». Sans autre explication, si ce n’est la date, le 10 juin, l’heure, 19h49, et le lieu, 7, avenue de Verdun.
« On est ciblés »
« C’est grave !, se désespère Iñaki Aranceta. Je ne peux pas dire qu’à cette heure précise j’avais le masque, même si depuis le début de l’épidémie je l’ai toujours porté. Mais on ne peut même pas contester ! Si c’est une caméra vidéo qui nous filme comme la dernière fois, c’est grave, mais à la limite on nous apporte la preuve. Mais là, ça veut dire que n’importe qui, n’importe quel policier, ou plutôt n’importe quel numéro puisque l’agent verbalisateur est un numéro, peut vous verbaliser sans aucune contestation possible. »
Echaudé par sa première expérience de verbalisation par caméra, le militant n’hésite pas à dénoncer « une répression », « un manque de respect des libertés ». « Si à cette époque-là il n’y avait pas d’autres amendes à Millau, c’est qu’on est ciblés, ajoute-t-il. Et s’il y en a eu d’autres, qu’ils nous disent qu’ils les ont amendés de la même façon ! »
Rendez-vous devant le commissariat lundi 26 juillet
« Iñaki va demander des explications pour savoir comment le procès-verbal a été établi », assure Dalila Belaïd-Artis, qui de son côté n’a pas été verbalisée, mais qui a « vu passer une voiture de police ». « On demandera aux sympathisants de l’accompagner aux portes du commissariat pour le soutenir et pour signifier notre refus de cette méthode ».
Le « rendez-vous » a été programmé pour le lundi 26 juillet à 11h.