Opinion. « Cascade en danger ! »

Le Collectif pour la Sauvegarde de la Chaussée de Saint-Georges-de-Luzençon souhaite informer le public sur la mise en ligne d’une pétition internet. Elle aura pour but de peser sur l’enquête publique qui va se dérouler au cours de l’automne 2021. Elle sera remise au Commissaire Enquêteur pendant l’enquête publique pour tenter d’influencer ses conclusions motivées.

« La pétition lancée le 7 septembre 2020 avait pour but de demander l’arrêt du projet ou l’organisation d’un référendum local (art. LO 1112-1 et 1112-2 du CGCT) sur le projet controversé de destruction de la chaussée du moulin de Paillès de Saint-Georges-de-Luzençon (12 100). Elle a été communiquée par mail au maire de la commune et à la présidente de la CC MGC.

Elle n’a pas atteint son objectif. En effet, le maire de la commune a indiqué en conseil municipal le 22 octobre 2020 qu’il refusait d’organiser un Référendum local. Il n’y aura pas davantage de réunions publiques pour débattre de ce projet controversé.

Le SMBVTAM va remettre à la l’autorité administrative compétente (DDT-M Aveyron – police de l’eau) le dossier d’Autorisation environnementale (Æ) au cours du mois de juin 2021. La procédure visant la destruction de la Chaussée du Moulin de Paillès est enclenchée et on s’achemine vers une Enquête publique à l’automne 2021 !

Pourquoi vouloir détruire cette chaussée construite au 17e siècle ? Deux motivations essentielles poussent la majorité municipale :

  1. Empocher la « Prime à la Casse » de 1,6 million d’euros généreusement accordée par un organisme public d’État, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne aidée par la CCMGC et la région Occitanie (pas de démolition = pas de subvention !) ;
  2. Justifier la construction d’un nouveau vestiaire pour l’équipe de foot du village
© DR

Le but affiché par le SMBVTAM et la majorité municipale pour tromper et duper les citoyens est de promouvoir le projet de création d’une ZEC pour réduire la vulnérabilité du village face aux inondations du Cernon.

Les deux études de « création d’une ZEC » réalisées par le BE EGIS et remises au SMBVTAM le 27 mars 2020 (Rapport technique AVP…) et le 16 mars 2021 (Rapport technique PRO…) sont biaisées et fallacieuses pour deux raisons principales : 1/Le SMBVTAM a confié au bureau d’étude (BE) EGIS la mission d’étudier un « projet global d’aménagement hydromorphologique et de valorisation paysagère de la zone des stades et du seuil haut » (cf. page 3/122 du rapport technique PRO EGIS du 16/03/2021). La mission confiée à EGIS ne porte pas sur la totalité du village, mais uniquement sur la partie du Cernon située en amont de l’école publique (la traversée du village n’est donc pas concernée par cette étude) ;

2/ On ne s’attaque donc pas au vrai problème que constitue le pont de la RD 992 situé en aval de l’école publique (verrou hydraulique ou goulot d’étranglement – 3ème arche à demi-obstruée – cf. p.56/106 – Fig. 25 – Schéma Explicatif du Pont de la RD – AVP Rapport EGIS mars 2020 et pages 38 et 40/122 du rapport technique PRO EGIS du 16/03/2021 – cf. Publication de JPH Azéma « La Chaussée du Moulin de Paillès – La Cascade en danger ! » Vire-Vire Editions – mai 2021 – 64 pages).

La destruction de la chaussée ne permettra pas de diminuer la vulnérabilité du village face aux inondations. C’est une évidence.

En effet, l’étude EGIS indique qu’au niveau du pont de la RD 992 et par rapport à la crue de 2014 (hauteur d’eau : 582 cm et débit : 386 m3/s – cf. AVP Rapport EGIS p.58/106), le projet prévoit une diminution de la ligne d’eau de 11 cm en amont et 4 cm en aval et du débit de 10 m3/s (cf. AVP Rapport EGIS p.76/106 et page 35/122 du rapport technique PRO EGIS du 16/03/2021). Ridicule !

Ces données viennent corroborer le rapport rapidement écarté et enterré du BE CEREG paru en avril 2019 (cf. p.27/47 – C.III. Scenario C : Effacement du seuil) qui n’allait pas dans le bon sens et indiquait :

1/« Peu d’impact significatif pour des crues des plus rares aux plus fréquentes, si ce n’est un impact léger mitigé sur le champ et le stade, ainsi qu’en lit mineur avec augmentation des vitesses d’écoulement et donc des forces d’érosion.

2/ L’arasement du seuil haut parait donc peu intéressant du point de vue coût-bénéfice vis-à-vis des enjeux et maintient en place le merlon amont et la digue qu’il convient de continuer à entretenir.

3/ L’impact de ce scénario est également négligeable sur l’écrêtement de la ZEC (1 %) ».

En pleine crise économique et sanitaire, on va gaspiller 1,6 M€ d’argent public (nos impôts) pour : 1/démolir une chaussée de moulin construite en 1661 (patrimoine affectif des Saint-Georgiens) ;

2/ rive gauche du Cernon, arracher et dessoucher plusieurs centaines arbres sur 620 mètres en amont de la chaussée et en aval de la chaussée sur environ 380 mètres jusqu’à l’école publique (bonjour l’écologie punitive !) ;

3/ arracher et dessoucher des plantes patrimoniales rares : plusieurs grands et volumineux peupliers noirs (une essence rare) ;

4/ reprofiler et curer le lit mineur sur 620 mètres en amont de la chaussée. On va enlever une quantité impressionnante de matériaux (≈ 70 000 m3) pour avoir une pente régulière, linéaire et rectiligne pour « rattraper » les 3,60 mètres de dénivelé dus à la démolition de la chaussée ;

5/ créer une zone d’expansion de crue (ZEC) à l’utilité très incertaine en décaissant 13 000 m3 de déblais sur les 15 000 m² de la parcelle agricole rive gauche ;

6/ favoriser un risque non négligeable d’effondrement de la rive droite suite à une érosion régressive et à un curage excessif de la rivière ;

7/ transformer les abords du Cernon en paysage lunaire et attendre des dizaines d’années avant de retrouver des berges accueillantes et un écosystème équilibré et vivant ;

8/ perturber et détruire le milieu de plusieurs mammifères rares et protégés présents sur le Cernon : le castor d’Europe, la loutre d’Europe, l’écureuil roux et le hérisson d’Europe, mais également celui des chiroptères : le minioptère de Schreibers.

Le collectif a la désagréable impression que l’objectif principal à atteindre n’est pas la lutte contre la vulnérabilité du village face aux inondations, mais au contraire l’aménagement paysager du site des Rivières en amont de l’école publique dont le subventionnement est lié à la démolition de la Chaussée du Moulin de Paillès (passerelle piétonne à 320 000 €, espace de mobilité le long du Cernon, parcours de santé, nouveau vestiaire pour le foot à 516 000 €…).

Le maire de la commune et le SMBVTAM se polarisent sur la démolition de la Chaussée du Moulin de Paillès dans le but de financer à moindre coût l’aménagement paysager du site des Rivières.

Pour peser sur les conclusions motivées qui seront formulées dans son rapport par le Commissaire Enquêteur à l’issue de l’Enquête publique, le collectif lance une nouvelle pétition sur internet ainsi que sur papier pour les personnes de disposant pas d’internet.

Par cette pétition, nous demandons :

  1. La conservation en l’état et l’entretien de la Chaussée du Moulin de Paillès construite en 1661 (patrimoine archéologique et affectif des Saint-Georgiens)
  2. La réalisation d’une étude hydromorphologique sérieuse, rigoureuse et documentée englobant la totalité du village (donc le pont de la RD 992)
  3.  Le rejet du « chantage à la subvention » savamment orchestré par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne (AEAG) qui met l’argent public (nos impôts) au service d’une idéologie minoritaire et punitive
  4. L’émission par le Commissaire Enquêteur à l’issue de l’Enquête publique d’un avis « défavorable » au projet EGIS biaisé, tronqué et incomplet
  5. Le refus par madame la préfète d’accorder une Autorisation environnementale (Æ) sur présentation d’un dossier mal ficelé visant uniquement l’aménagement paysager à moindre coût du site des Rivières ;
  6. L’arrêt immédiat d’un projet inutile et coûteux qui ne permettra pas de diminuer la vulnérabilité du village face aux inondations.

Signez sans tarder cette pétition contre la destruction de la Chaussée du Moulin de Paillès de Saint-Georges-de-Luzençon (12 100) ».

Le Collectif pour la Sauvegarde de la Chaussée de Saint-Georges-de-Luzençon 

Christian Gauffre, Guilhem de Saint-Sernin, Bruno Ferrieu,

René Gouzes – Hydrogéologue, Ingénieur-docteur (en retraite)

Jean-Pierre Henri Azéma – Docteur en géographie de l’aménagement – Spécialiste des chaussées de moulins

Liens utiles pour bien comprendre le projet proposé par le SMBVTAM et la majorité municipale 

Bon de commande de la publication de JPH Azéma : « La Chaussée du Moulin de Paillès. La Cascade en danger ! »

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Source
Le Collectif pour la Sauvegarde de la Chaussée de Saint-Georges-de-Luzençon 
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