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Millau. Katia Fersing prend les rênes du musée

Le musée de Millau et des Grands Causses a, depuis le 1er mars, une nouvelle directrice. Si la nomination de Katia Fersing avait suscité une vive polémique jugée « injustifiée », elle n’en est pas moins assumée par l’équipe municipale qui préfère se tourner vers l’avenir et se concentrer sur les projets culturels et scientifiques du musée et du site de la Graufesenque grâce à un travail d’équipe.

« Sa nomination ne s’est pas faite dans les règles classiques de recrutement d’un fonctionnaire territorial, mais elle a été faite avec des règles quand même », précise Nicolas Wöhrel, adjoint à la culture : « le recrutement a été fait, il n’y a pas à le remettre en cause. »

Il est vrai que Katia Fersing n’a pas le profil « type » d’un directeur de musée municipal, elle n’est ni conservateur, ni archéologue et pas non plus fonctionnaire. Mais son CV et son parcours ont séduit le jury devant lequel elle est passée. Le directeur des affaires culturelles Romain Mericskay admet que le choix « a été difficile parce qu’il devait s’inscrire dans la durée », mais qu’il a surtout été rendu délicat par la diversité des collections et le patrimoine du musée de Millau.

« Il fallait quelqu’un avec de multiples facettes en rapport avec les dimensions techniques, scientifiques des collections, un profil au carrefour de toutes ces compétences ».

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Katia Fersing déjà très impliquée localement dans le milieu associatif (La Tortuga, graine de Malhourtet) est ethnologue et responsable du Saloir à Roquefort. Elle s’est dite « surprise » et à la fois « heureuse » de toute cette effervescence liée à son arrivée.

J’ai été déconcertée et touchée par ces réactions, mais je me réjouis du débat autour des ressources patrimoniales. Je ne serai pas seule, nous mènerons un travail d’équipe et interrogerons les compétences qui nous entourent ».

La nouvelle directrice arrive dans des conditions décidément bien particulières puisque le musée est fermé au public, pour autant elle assure trouver beaucoup de plaisir à rencontrer les équipes et à se familiariser avec les collections. Elle espère qu’avec « l’équipe administrative, technique et humaine, ils seront les meilleurs ambassadeurs du musée ».

« C’est une période d’acclimatation nécessaire pour dessiner un chemin plus précis : je suis préoccupée bien sûr par la dimension de conservation des collections, mais je voudrais réaliser un travail d’équipe dans une approche vivante et les mettre en connexion avec le temps présent ».

Un projet tourné vers l’extérieur

L’un des grands axes du projet culturel sera donc « d’installer une relation entre le lieu et les habitants du territoire », comme le précise Nicolas Wöhrel, « grâce à la richesse des collections intimement liées au territoire ».

L’adjoint à la culture souhaite mener une politique d’ouverture du musée au plus grand nombre, déjà lancée avec la gratuité du site depuis l’été 2021 qui permet l’accès aux plus modestes.

Et si la population ne peut pour l’heure se rendre dans les murs, c’est le musée qui s’exporte et va à la rencontre des habitants. C’est déjà le cas pour des actions de médiations et des interventions dans le milieu scolaire. Plusieurs projets sont engagés avec les écoles Jules Ferry et Eugène Selles et le collège Marcel Aymard.

Des projets malgré tout !

Si le lieu est fermé au public, derrière les murs, on travaille et on prépare la reprise malgré les conditions incertaines et le manque de visibilité pour être prêt le jour « J ». « On met à profit la période pour se consacrer à des missions différentes ».

À l’heure actuelle, le musée accueille une résidence d’artistes a qui il offre ses salles d’expositions temporaires pour réaliser le tournage de « Graines de cabane »

Dans les prochaines semaines, se profilent de grands rendez-vous qu’il faut mettre en place et prévoir d’adapter à la situation comme le marché des potiers à la Graufesenque et son week-end d’ouverture qui quoi qu’il arrive « sera festif » ou encore la Nuit des musées.

Les équipes travaillent aussi sur une proposition de visite différente avec un zoom sur le plésiosaure d’une trentaine de minutes qui permettra d’approfondir le sujet et de parfaire ses connaissances si le visiteur le souhaite.

L’exposition de l’été sera consacrée au Larzac et au cinquantenaire de la lutte. Suivront les Journées de l’Antique et le week-end du patrimoine. Même si tout cela semble encore loin et abstrait, c’est presque demain que le public a rendez-vous avec sa culture et ses richesses locales, il faudra être prêts à « faire du musée un lieu d’accueil dans la cité ».

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