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Millau. Perte d’heures au lycée Jean Vigo : Emmanuelle Gazel dénonce « une approche trop comptable »

Vacances ou pas, l’équipe pédagogique du lycée Jean Vigo est toujours vent debout contre l’annonce d’une baisse de la dotation globale horaire (DGH) pour la rentrée 2021-2022.

Après avoir voté « contre » quelques jours auparavant, les professeurs élus pour représenter leurs collègues au conseil d’administration ont réitéré leur opposition lors d’un nouveau conseil d’administration vendredi 12 février.

« La direction nous a juste proposé de garder un poste en histoire-géographie », souligne un des professeurs. Pas suffisant pour calmer les tensions, d’autant que « seulement 10 heures seraient affectées à Jean Vigo, et ce professeur devrait effectuer ses 8 heures restantes dans un autre établissement ». 10 heures, on est loin des 110 heures perdues dans le cadre de la nouvelle DGH…

« Revenir à l’offre d’enseignement qui était la nôtre »

« Cette baisse se traduira par une dégradation inadmissible et sans précédent des conditions d’enseignement au lycée Jean Vigo pour la rentrée 2021 », ont réaffirmé les professeurs lors de la lecture d’une motion au cours du dernier conseil d’administration.

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« Nos inquiétudes et notre indignation restent donc entières(…) Nous souhaitons que le lycée Jean Vigo garde les atouts qui sont les siens, comme en témoigne l’excellent taux de réussite au baccalauréat chaque année. Pour cela, nous demandons l’augmentation de notre dotation de façon à pouvoir revenir à l’offre d’enseignement qui était la nôtre cette année, davantage d’Heures Postes et moins d’Heures Supplémentaires pour maintenir les postes complets ».

Emmanuelle Gazel partage « l’inquiétude légitime »

Dans une lettre adressée au recteur d’académie et à la directrice académique des services de l’Éducation nationale (DASEN), la maire de Millau, Emmanuelle Gazel, apporte son soutien à l’équipe pédagogique du lycée Jean Vigo. « Il apparait que cinq classes au total sont menacées de disparition avec de surcroit l’impossibilité pour la classe ULIS d’accepter des élèves en 6e au collège Marcel Aymard », pose-t-elle, avant de rappeler « toute l’importance de ces deux établissements pour l’attractivité de nos territoires ruraux, pour l’avenir de nos jeunes ».

« Dégrader ainsi l’offre d’enseignement, faire disparaitre certaines options ou spécialités, augmenter le nombre d’élèves par classe… vraiment ce n’est pas un bon signal donné à notre jeunesse, aux enseignants et aux parents dont je partage l’inquiétude légitime », continue-t-elle.

La maire de Millau demande enfin donc au recteur et à la DASEN de « revenir sur ces choix qui relève d’une approche trop comptable en reconsidérant les moyens affectés à ces deux établissements pour les prochaines rentrées et en préservant l’équité territoriale chère au président de la République qui s’était engagé à ne pas déstabiliser les campagnes au profit des grandes villes ».

Du côté des professeurs, on ne se fait pas trop d’illusions… « Chaque année, on nous annonce des catastrophes pour au final nous lâcher quelques broutilles, commente un professeur un peu dépité. Il faudrait au moins qu’ils financent les spécialités jusqu’à la terminale, pour assurer une continuité pédagogique. On ne peut pas traiter le lycée Jean Vigo, lycée rural et isolé, comme on traiterait un lycée toulousain… »

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