Depuis bientôt 9 mois le secteur culturel est à l’arrêt. Au-delà des annulations de spectacle qui ne sont que les parties visibles de l’iceberg, des drames se jouent.
Des drames sur le plan social bien sûr, mais aussi sur le plan individuel. Quant à l’avenir de la culture en France, c’est une catastrophe qui s’annonce. Vous vous rappelez ? La fameuse exception culturelle française !?
Exception qui est chère à nos gouvernants seulement quand ça les arrange. Et, étrangement, à part une conférence élyséenne, frénétique et échevelée au début de la crise, depuis, l’exécutif se noie dans un mutisme presque total.
La dernière allocution présidentielle n’a même pas évoqué une seule fois l’avenir culturel français. Au-delà de faire partie des secteurs dit « non essentiel », nous devenons carrément invisibles, on nous efface ! Et que dire de l’absence de la disparition des radars de notre ministre de la Culture ? Ça en devient presque obscène…
Sur le plan social ce sont des milliers de salariés sous le régime de l’intermittence du spectacle qui depuis des mois perdent plus d’un tiers de leurs revenus.
Les « primo entrant » qui auraient pu prétendre pour la première fois ouvrir leurs droits basculent au RSA.
Que dire aussi des centaines de milliers d’intermittents de l’emploi (extras de la restauration, de l’Hôtellerie, de l’évènementiel, guide conférenciers.) qui depuis des mois sont dans une extrême précarité, car ils ne sont couverts par aucun droit !
Plus loin que ces drames sociaux qui se jouent, c’est toute l’idée de la culture qui est mise à mal. Cette culture qui plus loin que le divertissement sert à avoir un autre regard sur le monde qui nous entoure, un esprit d’ouverture, d’éducation populaire, véhiculatrice de lien social, de convivialité, de vivre ensemble.
Nous sommes parfaitement conscients de la crise sanitaire que nous subissons toutes et tous, mais si nous ne parons pas toutes les répercussions sociales et économiques qu’elle engendre nous risquons fort de tomber dans une société bien vide de sens, obscurantiste et repliée sur elle-même.
Ce que nous défendons nous le défendons pour toutes et tous !
Le C.I.A, collectif des intermittents de l’Aveyron