Opinion

Millau. « Manifester est un droit fondamental »

Le 12 mai dernier, à Millau, des citoyens ont manifesté « pour exprimer leur colère face à la gestion de l’épidémie de COVID 19 et leurs souhaits de changer radicalement de cap pour le fameux monde d’après ». Ce faisant, ils exerçaient une liberté fondamentale, celle d’exprimer son opinion.

À la suite, sans interpellation ni contrôle d’identité, une trentaine de personnes ont été verbalisés, à hauteur de 135 €, en dépit du respect des gestes barrières.

Depuis mars, l’épidémie de coronavirus a conduit les autorités à interdire toute manifestation publique. Ceci dès le début de la crise sanitaire, puis, de fait, pendant tout le confinement.

Depuis le 11 mai, le protocole de déconfinement a maintenu l’interdiction de protestation et d’expression publiques et collectives. La liberté d’expression et de manifester se voit ainsi systématiquement réprimée. La surveillance policière et le contrôle administratif des citoyens s’appuient, en les dévoyant, sur toutes les technologies nouvelles (vidéosurveillance, drones, etc.).

Publicité

La section millavoise de la LDH ne peut comprendre que la liberté de circulation soit rétablie pour presque tous les secteurs de la vie sociale (avec la réouverture des commerces), de la vie religieuse (avec la réouverture des lieux de culte) et de la vie politique (avec le deuxième tour des élections municipales), mais que, les manifestations sur la voie publique, dans le respect des règles sanitaires, restent interdites.

La poursuite de l’État d’Urgence sanitaire, avec les pouvoirs exorbitants accordés à l’exécutif, maintient entre parenthèses le fonctionnement normal des institutions. Le gouvernement avance sur une « ligne de crête » dangereuse pour la démocratie.

Pour la LDH de Millau le maintien de cette mesure d’interdiction de manifester est largement disproportionné au regard des risques encourus, dès lors que les gestes barrière sont respectés.

La LDH nationale demande à l’exécutif d’ouvrir sans délai les discussions sur des solutions adaptées qui permettent de concilier prévention sanitaire et liberté de manifestation.

En ce qui concerne Millau, la section locale demande l’annulation pure et simple de toutes les « verbalisations automatiques » intervenues suite aux événements du 12 mai.

Section de la Ligue des Droits de l’Homme de Millau

Bouton retour en haut de la page