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Coronavirus. « Messieurs les Présidents, vous n’échapperez pas au jour d’après ! »

Le 16 mars, à 20 heures, sur tous nos écrans, monsieur Macron promettant de tirer toutes les conséquences du drame sanitaire vécu par le monde entier a déclaré : « Le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant ». Soyez-en sûr, nous serons des milliers et plus, à vous prendre au mot. Vous et vos deux prédécesseurs.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans une France en ruine, un communiste, Ambroise Croizat a créé la Sécurité sociale, et dans ce sillage humaniste a été construite une médecine de haut niveau, parmi les meilleures du monde. Progressivement, au nom du FRIC ROI, ce système solidaire s’est dégradé pour connaitre une désastreuse accélération sous les présidences de Sarkozy, Hollande, et la pire sous Macron.

Les saignées budgétaires se sont succédé. Sous vos quinquennats, plus de 100.000 lits d’hôpitaux ont été supprimés. Et combien de personnels de santé ?

De façon antidémocratique, des diplômés en finance ont, au nom de la rentabilité, substitué, sur vos ordres, à un système de santé performant, solidaire, humain, un système inégalitaire, inhumain, où ne comptent que les bilans comptables.

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Pourtant, l’argent, et vous êtes bien placés pour le savoir, ruisselle à flot dans les coffres des banques, dans les portefeuilles des actionnaires et dans les paradis fiscaux. Avant que n’éclate cette dramatique pandémie, vous aviez fait voter un nouveau et terrible coup de ciseau de 800 millions d’euros sur le budget des hôpitaux qui selon votre expression coûtent « un pognon de dingue » !

Vous étiez prêts, oubliant les terribles leçons du 1er été caniculaire, à supprimer d’autres hôpitaux de proximité, comme dans le Sud-Aveyron, en usant de mensonges, de manipulations comme les illusoires hôpitaux médians.

Et que dire de la situation dramatique dans bon nombre d’EHPAD, par ailleurs très insuffisants ou des conditions indignes dans lesquelles se dévouent avec des salaires de misère les auxiliaires de vie à domicile.

Aujourd’hui, nos établissements très affaiblis ont beaucoup de mal à faire face à l’épidémie. Vous ne pouvez dire, « je ne savais pas » ! Depuis un an, les personnels de santé sont mobilisés, en lutte contre la casse des services publics de soins. Depuis des années, ils souffrent dans des conditions de travail de plus en plus dures et des salaires indignes.

Ils ont pris comme une monstrueuse provocation, le « quoi qu’il en coûte » et « la santé n’a pas de prix » que vous avez osé proférer pour manipuler les consciences de citoyen(ne)s à juste titre inquiet(e)s. Le jour d’après, vous n’échapperez pas à une question : « Le système de santé, géré selon les dogmes inhumains de l’économie de marché, ça a coûté combien de vie, y compris dans le personnel médical ? »

Monsieur Macron, vous avez appelé à l’union sacrée ; le sacré, votre bilan ne le mérite pas. Par contre, à l’image des personnels soignants admirable de courage, de dévouement, nous en appelons à l’esprit de responsabilité, à une solidarité sans faille, à faire vivre, aujourd’hui bien plus qu’hier, cette priorité qu’est l’humain, la recherche d’un autre monde, bien meilleur.

André Perez, PCF

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