Lors d’une conférence de presse, Jérôme Rouve et une partie de ses colistiers ont dressé un constat sans concession de l’état du centre-ville de Millau qu’ils souhaitent métamorphoser avec différentes propositions.
« Il y a 33 % de cellules commerciales vides dans les rues du Mandarous et de la Capelle, les rues ne sont pas toujours propres, les habitants ressentent une certaine insécurité, le stationnement est compliqué, inefficace, parfois anarchique et les sanctions inexistantes depuis 6 mois ».
Partie d’un état des lieux peu reluisant « en allant sur le terrain à la rencontre des gens », l’équipe a mené une première réflexion autour du commerce et de l’urbanisme, « les deux étant indissociables et complémentaires en termes d’attractivité et de dynamisme ».
Aménagement et urbanisme
Le candidat insiste sur l’offre de logement du centre-ville qui compterait selon l’étude du PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) « 700 logements insalubres ou indignes dans lesquels vivraient 1 000 personnes ». Il propose utiliser les dispositifs d’aide à l’amélioration de l’habitat de tels que, Action habitat, Action Logement, les aides de l’ANAH, le dispositif Bourg Centre et celui des Grands Sites Occitanie.
« Ces dossiers sont depuis des années traités en amateur, il faut savoir anticiper et travailler avec des gens qui ne sont pas du même bord que nous, il faut sortir de ce débat stérile gauche droite qui n’apporte pas grand-chose à notre projet, les solutions existent, il faut s’en servir ».
Le plan de circulation de la ville serait totalement repensé avec un contournement de Millau Ouest pour faire diminuer le flux de circulation et favoriser la mobilité douce et la création d’espaces verts : « tous les jours 13 000 véhicules passent sur le boulevard extérieur de Millau ».
Le PLUI HD (Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat et Déplacements) serait modifié, aucune construction ne verrait le jour en zone inondable et « on construirait 100 logements chaque année ».
Le commerce en cœur de ville
« Nous sommes capables d’investir 5 M€ financés à 70 % par des aides d’état et de région pour l’attractivité et la redynamisation du centre-ville »
Selon Jérôme Rouve, « Depuis dix ans, rien n’a été fait ou très peu, il faut rééquilibrer l’activité économique en ville en revitalisant les zones les plus touchées par la vacance commerciale, cela implique de travailler sur l’aide aux loyers et de mettre en relation de manière active les propriétaires et les porteurs de projets ».
L’équipe de Millau Demain insiste sur le fait que l’attractivité passe en premier lieu par des rues agréables et accueillantes qu’elle a redessinées, et par des actions peu onéreuses qui dynamiseraient le cœur de ville, par exemple des circuits touristiques en lien avec l’office de tourisme chez les commerçants et les artisans ou le stationnement gratuit pendant 90 minutes.
Des expositions, des boutiques éphémères et des artisans « qui racontent une histoire » s’installeraient dans les cellules vides pour « recréer de la vie ».
La sécurité
« Millau, ça craint » !, nous dit Roger Fauré, « Voilà ce qu’on nous dit quand on va rencontrer les habitants de ces quartiers. Ils ont un sentiment d’insécurité renforcé par les vols récurrents de vélo, moto ».
Les solutions envisagées pour améliorer le quotidien des habitants seraient de développer la présence de la police municipale et d’être plus à son écoute, de favoriser sa proximité pour créer du lien social et de travailler avec la vidéo surveillance.
Remettant en cause l’efficacité de la politique « jugée trop laxiste » menée à l’heure actuelle par l’équipe municipale, il sera question de « lutter activement contre les incivilités et le bruit, même si ça doit passer par des sanctions ».
La vision de Jérôme Rouve et de ceux qui l’entourent se veut « dynamique dans une démarche de développement et d’amélioration du cadre de vie pour rendre le cœur de ville plus attractif et lui redonner vie ». Des lieux intergénérationnels et des jardins partagés pourraient également voir le jour.
« Il y a deux solutions quand on gère une collectivité, soit on se dit, c’est une fatalité, on ne peut rien faire, soit on prend les décisions dans les règles de l’art. Nous sommes des décideurs, on ne va pas rejeter la faute sur les autres, on prendra nos responsabilités et les décisions qui s’imposent : on ne peut pas laisser Millau dans l’état où elle est aujourd’hui ».