La rĂ©compense est au bout : les fumeurs qui arrivent Ă tenir quatre semaines sans toucher une cigarette auraient cinq fois plus de chances d’arrĂŞter totalement de fumer dans les annĂ©es qui suivent.
A l’occasion de cette opĂ©ration « Le Moi(S) Sans Tabac », l’équipe millavoise de l’unitĂ© d’addictologie sera prĂ©sente sur plusieurs actions pour permettre de diffuser un maximum d’informations liĂ©es aux risques du tabac, aux bĂ©nĂ©fices liĂ©s Ă l’arrĂŞt de fumer, aux e-cigarettes, Ă l’aide au sevrage…
Ce sera donc l’occasion de pouvoir échanger avec toute l’équipe : médecins, psychologue, infirmière, assistante sociale sur la nocivité du tabac et sur les aides proposées.
Quelles que soient les motivations, les fumeurs trouveront, lors de ces actions, une écoute des professionnels, des conseils précieux et du soutien.
Des stands d’animations et des discussions autour des questions seront ainsi mis en places. Les fumeurs pourront se renseigner par exemple autour des risques liés au tabac, le tabac pendant la grossesse, le sport et le tabac… Des kits pour aider à l’arrêt leur seront remis et ils pourront même participer à un atelier pour mesurer le monoxyde de carbone (CO testeur) et les résultats seront analysés avec un professionnel. Les différentes thérapies proposées leur seront présentées, et des d’échantillons de substituts nicotiniques leurs seront remis
« L’an dernier, nous avons orienté nos actions sur les populations précaires et les jeunes en allant sur divers sites tels que le CHRS, le jardin du Chayran, les Centres sociaux de Millau, la Mission locale, les lycées et collèges. Nous avons sensibilisé plus de 400 personnes dont un bon nombre se sont engagés par la suite dans un processus de diminution ou d’arrêt du tabac », soulignent les professionnels de l’unité d’addictologie.
Cette année, les stands seront encore proposés dans les lycées, l’institut de soins infirmiers et sur le Centre Hospitalier (pour les professionnels et usagers.)
Le premier stand se déroulera le 8 novembre de 10h à 17h dans le hall du centre hospitalier.
Une nouvelle orientation : le monde du travail
Cette année, un partenariat a été mis en place avec le Service Interentreprises de Santé au Travail (SIST) de Millau. Des actions en co-animation avec ce service sont prévues au sein de certaines entreprises de la ville sous la forme de stands d’informations et d’échanges : Louisiane, Sévigné, Combes, Auglan, Leclerc et la mairie de Millau.
« La rencontre des ouvriers ou employĂ©s sur leur lieu de travail permettra une sensibilisation du plus grand nombre. La discussion autour des idĂ©es reçues sur la cigarette devrait permettre de dĂ©construire quelques croyances et lever certains freins », assure l’Ă©quipe millavoise.
Zoom sur l’unité d’addictologie
L’unité d’addictologie fonctionne depuis en mai 2012. Elle est composée de professionnels pluridisciplinaires afin de proposer une prise en charge globale et adaptée aux patients : Dr Cuturello (responsable de l’unité), Dr Coste (gastro-entérologue), Marie-Hélène Portales (médecin tabacologue), Dr Sicard (médecin addictologue), Colette Salson (cadre de l’unité), Pauline Garlenq (assistante sociale), Cécile Méjane (infirmière) et Franck Duvet (psychologue en thérapies cognitivo comportementales).
Pour prendre rendez-vous au sein de l’unité, il faut s’adresser au service des consultations externes de l’hôpital au 05.65.59.31.40.
Cette Ă©quipe travaille en rĂ©seau avec les autres unitĂ©s dont la psychiatrie, mais aussi avec les partenaires locaux, dĂ©partementaux et rĂ©gionaux : les professionnels de santĂ© de la ville, les associations et rĂ©seaux, l’unitĂ© d’addictologie de l’hĂ´pital de Rodez, le CASAP (hĂ´pital Sainte Marie de Rodez), le CSAPA, ANPAA 12 (Association Nationale de PrĂ©vention en Alcoologie et Addictologie de l’Aveyron).
A noter qu’un hĂ´pital de jour en addictologie sera ouvert d’ici la fin de l’annĂ©e dans les locaux du Puits-de-Calès.
Les chiffres 2016 du tabac
- « L’épidĂ©mie mondiale » (terme de l’OMS) de tabagisme fait près de 6 millions de morts chaque annĂ©e, dont plus de 600.000 sont des non-fumeurs.
- En 2013, le tabagisme à l’origine de 73.000 décès en France, restant et un enjeu sanitaire et sociétal majeur (source Baromètre Santé 2016 du ministère de la Santé)
- Si l’on ne fait rien, cette « épidémie » tuera plus de 8 millions de personnes chaque année d’ici 2030. Plus de 80 % de ces décès évitables seront enregistrés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
- En France, 34,5 % des 15-75 ans fumaient du tabac, dont 28,7 % quotidiennement.
- Et chez les jeunes ? Ces prévalences sont stables depuis 2010, après la hausse observée entre 2005 et 2010. Néanmoins, entre 2010 et 2016, on constate une diminution du tabagisme quotidien chez les hommes de 25-34 ans passant de 47,9 % à 41,4 %, les femmes de 15-24 ans passant de 30 % à 25,2 %. Ce résultat est encourageant.
- Les personnes en situation de précarité sont les plus touchées. Sur la période 2010-2016, on note une augmentation de la prévalence du tabagisme quotidien de + 2,3 % allant de 35,2 % à 37,5 % parmi les personnes aux revenus de la tranche la plus basse, diminution de – 2,6 % de cette prévalence parmi les personnes aux revenus de la tranche la plus haute, en passant de 23,5 % à 20,9 %
- Les écarts selon le niveau de diplôme suivent une tendance similaire, témoignant ainsi d’une augmentation des inégalités sociales en matière de tabagisme. Ce phénomène s’explique notamment par l’utilisation de la cigarette pour gérer le stress, la difficulté à se projeter dans l’avenir, la méfiance à l’égard des messages de prévention, le déni du risque, une dépendance nicotinique plus importante, une norme sociale en faveur du tabagisme ou des événements difficiles pendant l’enfance.
- De plus, le processus d’arrêt du tabac est différencié selon la situation socioéconomique : les fumeurs des catégories sociales moins favorisées sont aussi nombreux que les autres à vouloir et à tenter d’arrêter de fumer, mais ils y arrivent moins souvent. Afin de mieux comprendre ces inégalités, une étude française concluait à la nécessité de réaliser des actions de prévention adaptées, efficaces et acceptables pour les plus défavorisés
- L’utilisation de l’e-cigarette : En France, en 2016, 3,3 % des 15-75 ans utilisaient l’e-cigarette dont 2,5 % quotidiennement. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2014
Les mesures prises
- Dans le cadre du Programme national de réduction du tabagisme, des mesures importantes ont été mises en place en 2016.
- Les traitements de substitution nicotinique sont remboursés comme les médicaments.
- Les prescripteurs se sont élargis aux sages-femmes, médecins du travail, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers, masseurs- kinésithérapeutes.
- Le paquet de cigarettes neutre, généralisé depuis janvier 2017 : de couleur unie, dépourvu d’éléments de marketing sans signe distinctif avec le nom de la marque de tabac écrit de façon standardisée.
- Depuis 2016, de nouvelles campagnes et outils de prévention et d’accompagnement des fumeurs ont été mis en place.
- L’événement « Moi(s) sans tabac », défi collectif proposant l’arrêt du tabac pendant 30 jours en novembre.
- L’application Tabac info service sur téléphone mobile pour un accompagnement téléphonique régulier des personnes.