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Millau. « Étais pour un bel été », une exposition de Daniel Dezeuze

Répondant à l’invitation de la Vitrine Régionale d’Art Contemporain, Daniel Dezeuze propose pour cet été et jusqu’au 16 octobre, une œuvre in situ inédite dans la vitrine, la V.R.A.C., au pied du Beffroi.

Artiste plasticien, théoricien, enseignant, titulaire d’un doctorat en littérature comparée, poète, il est membre fondateur en 1969 du groupe d’artistes d’avant-garde « Supports- Surfaces », avec les artistes Bioulès, Cane, Devade, Dolla, Grand, Pagès, Saytour, Valensi, Viallat…

Ce groupe, et Daniel Dezeuze en théorisant sa démarche, a marqué de son influence l’histoire de l’art : remettant en question les constituants de la peinture – la toile, le châssis, la matière picturale proprement dite (huile, acrylique, aquarelle, peinture industrielle…) – mais aussi ses modes d’utilisation, de présentation, de mise en espace, d’exposition, dans un refus de la représentation, de l’illusionnisme.

Pourquoi nous agissons ? Pourquoi nous peignons ? Cette question implique que l’œuvre n’est pas une totalité circonscrite dans le temps et l’espace, mais une réorganisation incessante de la forme et des lieux du questionnement ».

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Daniel Dezeuze, « Notes d’atelier, 1967 »

Dezeuze et les artistes du groupe Supports-Surfaces ont ouvert par leurs réflexions, en lien avec leurs contemporains poètes, critiques d’art, écrivains, un nouvel espace intellectuel et plastique bousculant, démontant les pratiques traditionnelles – et les mouvements précédents, comme l’École de Paris, devenus académiques – pour livrer au public, comme aux artistes qui les suivront, tous les éléments d’un nouvel alphabet, d’une nouvelle syntaxe, d’un vaste champ d’expériences et de déconstruction / reconstruction, teinté d’ironie.

© Millavois.com

Se détachant ensuite du groupe, Daniel Dezeuze a développé un travail d’une grande richesse et variété, s’appropriant de nombreuses techniques, expérimentant des matériaux considérés comme pauvres, souvent récupérés, rejouant des gestes et modes d’action vernaculaires ( cueillette, pêche, piégeage, ravaudage, construction, raboutage…). Son souci permanent des interrelations (action, énergie, dynamique, tensions, trajectoires…) s’inscrit aussi bien dans son œuvre dessinée, que dans ses peintures, ses objets, dans sa poésie, nourris d’une vive curiosité et d’une grande culture, distanciée d’humour.

Ici, se saisissant d’outils et matériaux spécifiques au maçon, Daniel Dezeuze met en tension, joue la pression et soutient le poids de l’histoire, au risque de la ruine, jouant de l’ambiguïté avec malice, soulignant avec humour les aléas de l’art, de la culture et de leurs lieux, leur « réorganisation incessante ».

Daniel Dezeuze est représenté par la galerie Templon à Paris (exposition personnelle récente : « Écrans / Tableaux : Variations », 2021), et participe à de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger (par ex. en 2019 : « Unfurled : Supports / Surfaces 1966- 1976 », MOCAD, Detroit, États-Unis ; « Supports/Surfaces », Tsinghua Art Museum, Pékin, Chine)

L’exposition est visible en permanence jusqu’au 16 octobre 2022. Gratuit. L’association La V.R.A.C. remercie pour leur soutien : la Ville de Millau, le département de l’Aveyron, la région Occitanie, la D.R.A.C. Occitanie, ainsi que pour leur aide technique l’entreprise Got et l’entreprise Hernandez.

Via
Stéphane Got
Source
Vitrine Régionale d'Art Contemporain
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