« En politique ce qui est cru devient malheureusement plus important que ce qui est vrai » (1re partie)
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Et oui malgré ce que vous tentez de nous faire croire, VOS MOTS ne font pas NOTRE RÉALITÉ. Ainsi, sachez que tous vos énoncés performatifs, toutes vos annonces ne se transforment pas comme par magie en actions et vos dispositifs ne sont pas autoréalisateurs. Dire et nommer ce n’est ni faire, ni résoudre. Vouloir nous en convaincre, c’est se moquer de nous et vouloir nous illusionner.
Mais sachez qu’au bout de quatre ans, vous n’illusionnez plus que vous et vos partisans. Pourtant, les Millavois(es) ont fait preuve d’une volonté farouche à vous croire sur parole et à ne pas être injustes avec ceux qui font le travail, mais il y a le pouvoir de l’évidence de la réalité contre lequel personne ne peut lutter et qui dit bien plus que tous les mots.
Chaque point abordé ci-après a pour référence le bulletin trimestriel de la Ville, automne 2023.
• Vous nous donnez à croire que vous donnez « des réponses aux Millavois(es) sur l’hôpital ». À part le fait de nous rassurer sur le « calendrier qui s’accélère » en donnant la sensation que ce qui prime est de faire sortir la structure de terre vaille que vaille, quelles réponses avons-nous ? Quid des infrastructures et des aménagements prévus ? Quid des effectifs ? Quid des spécialités ? Quid du réel coût ? Quid des problématiques rencontrées ? Pourquoi ne pas apporter ces réponses à la population lors d’une réunion publique avec tous les acteurs ? Vous nous faites croire à « l’installation de professionnels de santé pour garantir l’offre de soins dans la période intermédiaire ». Lesquels ? Ceux de la maison de santé pluri professionnelle ? Pour une majorité, il ne s’agit que d’un simple déménagement. Ils étaient déjà présents sur Millau. Et où en est « l’étude de la création d’une maison d’accueil pour les familles et aidants des personnes malades » ?
• Vous nous faites croire qu’il existe une grande dynamique quant au développement économique, que des entreprises s’installent. Là aussi, il ne s’agit que de déménagements et/ou d’extension d’entreprises déjà existantes sur le territoire. De plus, quels sont les résultats de l’enquête de gestion prévisionnelle des emplois et compétences ? Vous nous informez aussi que vous « accompagnez les tiers lieux ». Accompagner ou favoriser ? Qu’en est-il du loyer à 1 euro symbolique accordé au SCIC Ping-Pong Cowork ? Ce loyer se justifiait par leur engagement à réaliser des travaux d’amélioration (c’est OK), et à assurer la co-animation du Fablab. Aujourd’hui le Fablab ne déménage plus. Ce loyer se justifie-t-il encore ?
• Vous nous faites croire que « vous installez avec succès des porteurs de projets en cœur de ville ». Sur quatre projets, trois ont échoué. Il est urgent de redéfinir les contours du dispositif. Vous nous dites que « vous élaborez un schéma de développement commercial ». Quelle est votre stratégie ? Il n’existe même pas un cheminement commercial attractif en ville pour au moins dynamiser et aider ce/ceux qui existe(nt) déjà. Et que dire du fait de « renforcer la collaboration avec les acteurs » quand les rencontres du commerce sont ajournées, car de votre aveu « avec ces interlocuteurs, c’est compliqué… ils ne jouent pas forcément le jeu ». Vous avez « une politique globale de stationnement ». Laquelle ? Celle de refuser d’augmenter à 1 heure le stationnement en zone bleue pour favoriser la déambulation et la flânerie dans votre commune ? Celle de ne pas accorder des créneaux de stationnement gratuits sur des jours et événements clefs pour favoriser le dynamisme local ?
• Vous nous faites croire être au chevet de la question de l’écologie et de la gestion des déchets, avec entre autres « la mise en place de composteurs collectifs » : 7 pour 22.000 habitants… c’est bien, mais c’est peu. Pour rappel, la date du 1er janvier 2024 était la date butoir (non de départ) à laquelle les collectivités devaient offrir toutes les solutions optimums dans la gestion des biodéchets. À ce jour, ici, tout reste à faire. De plus, la collecte à venir en biflux avec sacs plastiques orange ne me semble pas si protectrice et préservatrice de l’environnement quand on sait aussi vers où, à terme, nos déchets seront acheminés. Quant à « la collecte gratuite des encombrants destinée aux particuliers » à hauteur d’une fois par an, ce n’est clairement pas suffisant. Preuve s’il en est de la multiplication des dépôts sauvages même si ce n’est évidemment pas l’unique raison.
• Pour ce qui est de la propreté, de la citoyenneté et du civisme où vous nous faites croire que vous « résorbez les incivilités », la ville n’a jamais été aussi sale. La réorganisation de la répartition des agents laisse pour compte certains quartiers qui se sentent légitimement lésés. Quid de la mise en application de la convention signée pour lutter contre les mégots jetés au sol ? Où en est l’installation des points de collectes. Des incivilités, la ville n’en aura jamais constaté autant : vols, dégradations, délinquance et problématique des stupéfiants exponentiels. Eh oui, Millau n’est pas sous cloche même si vous voulez nous convaincre de l’inverse en nous parlant que des classements qui vous arrangent.
• Vous nous faites croire que « vous renforcez la qualité et l’accessibilité des services municipaux ». Pourriez-vous peut-être déjà commencer à être un peu plus disponible en ne laissant pas votre population sans réponse aux sollicitations pendant des mois en fonction de l’intérêt que vous portez. Vous dites « respecter et reconnaître le travail des agents ». Cela ne doit-il pas aller sans dire ? N’est-ce pas une politique RH normale ? Et si tel était vraiment le cas, comment expliquer les différents contentieux et les impressions de mises au placard ?
• « Création d’un centre ressource dédié à la vie associative ». Où cela ? Dans des espaces initialement dédiés au projet Silex ? Ce dernier ne serait-il donc pas repris dans sa forme originelle comme convenu lors d’un deal aux contours rugueux et douteux que vous avez passé ? Y aurait-il des ambitions d’installation d’un service municipal au cœur du CREA ?…
Alors, je sais que le positivisme permet d’agréger les sympathies, mais il est tout de même nécessaire et urgent de garder de l’objectivité et de se remettre en question en regardant Millau en face. Votre population est patiente, résiliente, mais elle semble de plus en plus désabusée, voire résignée, par votre gouvernance. Ce n’est jamais un bon signal. Il faut l’entendre.
Karine Haumaitre, élue d’opposition
