Depuis quelques semaines le Parti Socialiste a fait le choix d’une nouvelle stratégie politique sous la plume, non exclusive, de son secrétaire. Le mot d’ordre est : « il faut sauver le soldat Gazel. »
À lire cette prose dithyrambique, on pourrait penser que tout est beau tout et réussi depuis trois ans. Il est dommage que face à ces succès, 14 élus aient décidé de quitter le navire qui selon certains prenait l’eau, 14 élus – et non des moindres –, ce qui tend à prouver qu’il y a au moins 14 élus lucides qui ne partagent pas cet enthousiasme.
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Ainsi, dans un dernier article, on a droit à un inventaire des succès éblouissants de l’équipe. La cuisine centrale lauréate des « Cantines Rebelles (?) » pour son implication quotidienne dans la qualité des menus et les circuits courts. C’est bien, mais il ne faudrait pas oublier qu’avant la municipalité Gazel il y a d’autres élus qui ont fait construire et équiper cette cuisine qui permet aujourd’hui de servir écoles et personnes âgées à domicile. Circuit court, très bien aussi pour tout dire : logique ! Mais cette doctrine est à géométrie variable. Pour l’expropriation de la rue de La Capelle on est allé chercher un avocat à Sète pour un résultat aussi catastrophique que scandaleux ! Pour vendre, on pensait en toute discrétion, les tables en granit de la salle de réception on a choisi un antiquaire de Montauban !
Millavois, réjouissez-vous, au printemps il y aura le concours des maisons fleuries, voilà une nouveauté qui existe depuis des décennies. Le seul mérite de l’équipe municipale est de l’avoir maintenu, par contre le spectacle offert aux petits de maternelle en fin d’année est supprimé tout comme la Parade de Noël qui avait une notoriété régionale qui n’avait pas échappée aux sociétés d’autocars qui l’avaient placée dans leurs catalogues à côté de Carcassonne ou de l’Andorre.
Une parade cette année limitée à un défilé de voitures anciennes grâce à la disponibilité des membres de l’association SAVA qui a permis à la municipalité d’oublier ses principes sur la pollution automobile. Oui, mais avec ces économies on aura la flamme olympique dont on aimerait bien connaître le prix ! Bien sûr on se monte un peu du col puisqu’on est avec Montpellier et Sète dans cette opération. Il parait que cet événement est : « une belle reconnaissance pour Mme Gazel ». Je ne vois pas en quoi Madame la Maire peut se considérer récompensée par la réalisation d’un évènement international payé par les contribuables millavois ! Si on avait demandé à nos compatriotes de choisir entre la Parade « Bonheurs d’Hiver » telle que nous l’avons connue avant cette majorité municipale et la flamme olympique, le choix ne serait peut-être pas celui des élus encore en place.
Mais rassurons-nous, on nous annonce qu’il y a à Millau une qualité de vie reconnue au niveau national. Tant mieux, mais celle-ci n’est pas apparue depuis trois ans. Il y a eu, avant cette équipe amputée, d’autres élus de tous bords qui ont fait ce dont nous bénéficions aujourd’hui. Avant l’équipe Gazel, Millau ce n’était pas « le désert des Tartares ! » d’autant que la majorité des réalisations actuelles résulte de la poursuite des projets engagés par l’équipe Saint-Pierre.
Pour parfaire son hommage à Mme Gazel, le secrétaire du PS local nous dit : « l’important c’est de résister ». Il est vrai qu’en matière de résistance, Mme Gazel est exemplaire. M. Tulsa veut démissionner, elle renonce aussitôt à la piétonnisation, projet phare de son mandat ; Mme Fort menace d’en faire autant, ce qui entraînerait un retour démocratique devant les électeurs et le projet SILEX échappe à une condamnation qui était définitive. Vous avez dit résistance ? Non, c’est plutôt je m’accroche au fauteuil !
Certains ont appelé au secours la dignité dans le débat. Il est vrai que la dignité est une attitude à laquelle vous devriez être plus attentifs dans vos réactions agacées. Messieurs les socialistes vos contradicteurs ne sont pas « des petits énergumènes », mais des citoyens, des Millavois, peut-être depuis plus longtemps que vous, qui aiment leur ville et qui ont le droit de dire et d’écrire ce qu’ils estiment bon ou mauvais pour elle.
Pour ma part, j’ai démontré que je n’avais pas l’esprit partisan en étant élu, sur proposition de Gérard Deruy au District (1992 à 1995). Votre sectarisme vous empêcherait de faire la même chose dans l’autre sens.
Je vous invite en conclusion à méditer cette célèbre phrase de Beaumarchais : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. »
Me Jean-Louis ESPERCE
