Ce mercredi 29 novembre se tenait le Conseil communautaire au cours duquel avait lieu le débat d’orientation budgétaire qui engage la structure pour l’année 2024. Dans un coin du public étaient assis, spectateurs silencieux, Christophe Saint-Pierre et deux autres membres démissionnaires de sa liste « Millau en action ». Démissionnaires qui de fait ne pouvaient pas prendre part à ce débat essentiel pour notre territoire commun.
Tout ça pour ça…
La semaine dernière celui qui semble toujours avoir un problème de légitimité avec le résultat des dernières municipales, après un recours en annulation perdu en 2020, se serait bien vu tenter un putsch deux ans avant la fin du mandat municipal en provoquant par son retrait et celui des siens une élection municipale partielle intégrale.
Selon le code électoral français (article L227) la durée d’un mandat municipal est fixée à 6 ans. Ce n’est pas Emmanuelle Gazel qui l’a décrété, mais bel et bien les institutions françaises et en l’état actuel des choses le Conseil municipal de Millau est toujours conforme à celles-ci et peut donc continuer à fonctionner.
Étonnant de la part d’une personne qui se targue d’être républicain et démocrate que de ne pas terminer un mandat pour lequel il a été élu et d’avoir, calculette à la main, voulu essayer de forcer le destin en ne respectant pas le résultat de 2020. Vous aviez dit tripatouillage ?
Se drapant d’un sens aiguë des responsabilités, au nom d’un intérêt général qui s’apparente plus à celui de sa propre personne, à celui de son camp et à celui de satisfaire aux intérêts particuliers de quelques-uns, notre apprenti sorcier était prêts, balayant d’un revers de manche le risque de mettre tout un territoire (Ville, Communauté de Communes, PNR…) à l’arrêt pour plusieurs mois à tenter sa chance lors d’une élection municipale anticipée et hypothétiquement récupérer une place de Maire qu’il n’a visiblement jamais accepté de perdre. Un pari risqué qui aurait pu en cas de succès s’apparenter à une victoire à la Pyrrhus, mais à ce jour un pari perdu.
Au-delà de Monsieur Saint-Pierre, étonnant là encore, pour les élus de « Millau en action » d’arguer de cran et de courage en se proclamant des élus pleinement engagés qui ne veulent pas rester observateurs…de démissionner et in fine se désengager pour se retrouver…observateurs. Tout cela en déplorant une perte de confiance de la population envers ses élus. Perte de confiance à laquelle par leur manœuvre purement politicienne ils participent grandement.
On peut légitimement observer que si cran, courage et respect des règles il y’a, ils se situent chez Madame Fort, chez Monsieur Ramondenc et pour d’autres raisons chez une Madame Haumaitre qui a très bien compris que si l’on voulait continuer à exister dans le débat, la politique de la démission et du strapontin menait invariablement à une impasse.
Les membres de « Millau en action » en désertant par calculs les bancs des élus du Conseil municipal et de facto ceux du Conseil communautaire se fourvoient complètement, trahissant bel et bien les électeurs qui leur avaient fait confiance pour porter leur voix au cœur de l’assemblée délibérante et à vouloir ainsi lui tordre le bras, abiment la démocratie et son principe de pluralisme.
D’aucuns, au sein même de leur propre camp, qualifient cette opération de faute politique.
Malgré les difficultés et les chausse-trappes, la majorité Gazel est plus que jamais au travail. Le Conseil municipal continuera à fonctionner, mais sans les membres de « Millau en action » démissionnaires qui par ce choix ne seront plus là pour y faire vivre leurs propositions et la contradiction. En un mot, le débat démocratique normal entre une majorité et son opposition. Débat démocratique qui ne se règle et ne se réglera pas au travers de communiqués de presse ou sur les réseaux sociaux.
On peut avoir tous les griefs que l’on veut à l’encontre d’une majorité en place quelle qu’elle soit, mais c’est bien à la fin de la foire que l’on compte les bouses et pas au milieu de celle-ci par des jeux de billard à 18 bandes. Les Millavoises et les Millavois méritent mieux que cette triste pantomime qui ne sert qu’à désespérer encore un peu plus nos concitoyens de la politique et de ses acteurs favorisant par la même l’abstention massive et la montée des extrêmes.
Michel Durand
1er Adjoint à la Maire de Millau
