Jeudi soir, lors du conseil municipal, Emmanuelle Gazel a présenté les orientations budgétaires pour 2024. Face à l’augmentation des coûts mais aussi des besoins, le budget consacré à l’investissement devrait entre 2021 et 2026 atteindre 34 766 235 €, soit 9 millions d’euros de plus que les 25 739 000 € prévus en début de mandat.
Une augmentation des investissements permise grâce à de nouvelles sources de financement. D’un côté l’épargne brute qui découle en partie d’une maîtrise des coûts de fonctionnement (économies d’énergie, mutualisation des locaux, gestion des stocks…). De l’autre les aides et fonds de concours venant d’autres collectivités territoriales et de l’État.
« Une situation fragile », selon Emmanuelle Gazel
« Nous sommes sortis de la zone d’alerte de la DGFIP mais la situation reste fragile notamment grâce à une dette provenant de projets engagés avant notre arrivée, a indiqué la maire de Millau. C’est le cas du projet sportif. Un projet décidé deux mois avant les élections et pour lequel on va d’aléa en aléa, alors qu’aucune marge n’avait été prévue. On a beaucoup de craintes et d’incertitudes concernant le financement de la fin du chantier et le fonctionnement du complexe. Il y a également le nouvel Ehpad qui suscite de grosses interrogations puisqu’il a été financé avec un emprunt à taux variable, ce qui est impensable pour cette durée. On peut aussi citer le projet des Sablons qui avec le précédent montage financier aurait été infaisable et aurait laissé place à une friche en coeur de ville ».
Gel du prix de la cantine, augmentation des aides aux associations, pas d’augmentation des coûts de fiscalité
Le premier édile a ensuite décliné les axes budgétaires de son équipe pour 2024. « Nous allons continuer d’agir pour la ville et pour ses habitants. Cela passe par le gel du prix de la restauration scolaire, la gratuité des transports scolaires ainsi que le maintien de la qualité des services publics. Nous allons revenir sur un financement plus important pour les associations, au moins au niveau de 2022, et avec des augmentations dans certains cas. Un appui important sera également consacré aux grands événements avec notamment les 20 ans du Viaduc de Millau et le passage de la flamme olympique. Des moments qui permettent de se retrouver et de se sentir fiers d’appartenir à un territoire. Enfin, comme nous l’avons promis, nous n’augmenterons pas les taux d’imposition. »
Cinéma, école, Sablons : près de 6 millions d’euros pour l’investissement en 2024
Pour 2024, ce sont donc 5 923 264 euros qui vont être consacrés aux investissements, malgré un contexte économique incertain. Parmi les réalisations de l’année à venir, on retrouve la finalisation du complexe sportif (1,4 million d’euro), l’aménagement des abords du Parc des Sports (535 000€), la végétalisation de la cour de l’école Jules Ferry (200 000 €), le passage de l’éclairage public en LED (150 000 €), la salle des obsèques civiles (130 000 €) ou encore la valorisation des rues commerçantes (50 000 €). L’école Eugène Selles devrait également bénéficier d’une rénovation énergétique (40 000 €)
D’autres projets débuteront en 2024, mais seront étalés sur plusieurs exercices : la première tranche de l’aménagement des Sablons (496 500 € pour 2024, fin 2026), la première tranche de la réalisation du terrain synthétique (400 00 € pour 2024, fin 2025) ou encore la rénovation du cinéma (125 000 € pour 2024, fin 2025).
L’opposition en réaction
Une série de déclarations qui n’ont pas manqué de faire réagir l’opposition. Christophe Saint-Pierre a d’abord fustigé la forme.
« On vous retrouve là dans un exercice d’autosatisfaction qui consiste à noircir la situation antérieure pour paraître comme une maire salvatrice, a t-il déclaré. Nous avons un profond désaccord en ce qui concerne l’investissement. D’abord en ce qui concerne votre méthode. La mise à l’écart systématique des membres de l’opposition sur la réflexion autour des grands projets d’investissement. Je repense aux Sablons, pour lesquels une réunion de présentation publique est prévue lundi soir, alors qu’aucun travail en commission avec les élus municipaux n’a été proposé. »
L’ancien maire de Millau a ensuite argumenté sur le fond, critiquant une fois encore « des investissements qui manquent d’ambition ». Pour cela, la tête de file de l’opposition a pris l’exemple des aménagements de végétalisation prévus sur les rues commerçantes. « C’est une mesure qui ne témoigne pas d’un plan d’ensemble et pas mûrement réfléchie, a expliqué Christophe Saint-Pierre. Idem pour le projet de l’Ayrolle. Comment s’inscrit-il dans le plan général de circulation et de stationnement ? Nous n’en savons rien à ce jour. Ce qui à terme amène à des conflits comme nous avons pu les connaître ces derniers mois. Ne parlons pas du Créa, pour lequel nous ne comprenons toujours pas le sens. Quant à la végétalisation des cours d’école, nous y sommes totalement favorables. Mais comment s’inscrit-elle dans une réflexion générale de lutte contre le réchauffement climatique alors même que vous avez décidé de renoncer aux études globales pour la résilience ? Si vous aviez eu une réflexion globale en début de mandat, vous auriez pu anticiper le volume d’emprunt nécessaire pour vos investissements à un moment où les taux étaient encore raisonnables. »
Christophe Saint-Pierre a conclu son propos en demandant officiellement à ce que l’entreprise en charge des travaux du Parc des Sports soit entendue par une commission d’élus afin d’expliquer les difficultés rencontrées et les raisons des retards et surcoûts du projet.
Les archives à la mairie annexe, le Créa aux associations
Durant le débat d’orientation budgétaire, Emmanuelle Gazel a évoqué le cas du Créa. « Nous souhaitons terminer les travaux du Créa pour pouvoir installer les associations et des activités le plus tôt possible. Les archives devraient être finalement déplacées vers la mairie annexe ».
