À l’image de la Doula qui accompagnait les futures mamans dans l’Antiquité, la Thanadoula accompagne les mourants. Encore peu connu, c’est aujourd’hui un métier à part entière que Chantal Jeanjean a choisi d’exercer pour accompagner avant, pendant et après la mort, les personnes confrontées à un deuil ou à une fin de vie.
Il y a 20 ans, le père de Chantal Jeanjean tombe malade. Elle choisit de s’en occuper et réorganise alors entièrement sa vie. « Je me suis soudain retrouvée plongée dans l’inconnu et très isolée. Dans certains moments, on est désemparé, j’aurais bien aimé avoir quelqu’un pour me guider et me soutenir à ce moment-là », regrette-t-elle.
Après cette expérience, elle décide en 2016 d’opérer une reconversion professionnelle dans les métiers du funéraire, avouant « avoir senti très jeune des prédispositions pour ce domaine ». Son cursus lui permettra d’obtenir le diplôme de dirigeante d’entreprise de pompes funèbres, maître de cérémonie et conseillère funéraire. Elle complète alors sa formation par celle d’aide-soignante « pour être au plus près des personnes vieillissantes et en fin de vie » en exerçant dans un EHPAD millavois. En parallèle, elle décide de se former au métier de Thanadoula, un nouveau métier en plein essor.
Du deuil périnatal au deuil animal, elle suit une solide formation qui aborde de nombreux aspects de la mort : suicide, accident, deuil d’un enfant, maladie, vieillissement… Aujourd’hui certifiée et riche d’une expérience en pré-deuil et fin de vie, elle exerce son nouveau métier et propose un accompagnement personnalisé, hors soins médicaux en travaillant en relation avec les pompes funèbres, les maisons de santé…
Mourir à domicile
Selon plusieurs études, environ 85 % des Français souhaiteraient mourir chez eux. Toutefois, les soins palliatifs notamment à domicile tardent à se développer en France et privent parfois ceux qui le voudraient d’une mort sereine à domicile entourés de leurs proches. « La mort est une étape de la vie à part entière, mourir accompagné dans un bien-être physique émotionnel et spirituel est important » souligne la professionnelle qui intervient auprès de personnes en fin de vie, malades, des proches et endeuillés en respectant leurs valeurs et leurs croyances afin d’aborder la mort sans peur ni solitude. L’approche est laïque et non religieuse. Elle peut intervenir à domicile, à l’hôpital ou en institution sur demande de la famille ainsi qu’en entreprise et dans les écoles pour des missions ponctuelles d’information.
Elle peut être également un relais avec le corps médical grâce à sa parfaite connaissance des soins de confort, et prodiguer des séances de massage ou de relaxation.
Un accompagnement sur mesure
Personnes en fin de vie, endeuillées, ou se questionnant au sujet de la mort… tout le monde peut faire appel à ses services. Après un premier entretien gratuit pour faire un bilan de vie, mieux connaître la personne en fin de vie, partager ses préoccupations et ainsi adapter les interventions, une lettre de mission est établie pour définir les prestations et l’accompagnement souhaité, elle donne naissance à un contrat.
« Je suis là pour écouter, puis informer et orienter, je partage parfois des secrets, dénouent des situations complexes familiales, pour préparer le chemin vert la mort, travailler sur le pardon, la réconciliation », raconte Chantal Jeanjean qui explique n’être « jamais intrusive et respecter les souhaits des familles et les volontés des défunts ».
Si l’accompagnement physique et émotionnel occupe une large place au sein de ses fonctions, la Thanadoula peut apporter une aide administrative et logistique précieuse. Elle est capable de proposer ou d’organiser un rituel, une cérémonie laïque, de prononcer l’éloge funèbre et d’aider dans les démarches administratives et la gestion des obsèques (cimetière, crémation, enterrement…)
Après le décès
Après le décès, la Thanadoula offre son temps et son énergie pour accompagner la phase du deuil. Elle soulage les familles des papiers, peut orienter vers un suivi avec d’autres professionnels si c’est nécessaire. « Je vais jusqu’au bout, je ne laisse pas tomber les gens. Dans une intimité sereine, et bienveillante, vous pourrez déposer vos doutes, vos chagrins, vos peurs, vos craintes… pour petit à petit vous reconstruire », conclut Chantal Jeanjean, qui mettra à votre disposition ses connaissances, son savoir-faire et son savoir-être dans l’approche de la fin de vie, la mort ou du deuil.
