Ce lundi soir, un rassemblement était organisé dans la cour de l’Hôtel de Ville, pour rendre hommage à Dominique Bernard, assassiné par un terroriste au lycée Gambetta d’Arras.
La maire de Millau Emmanuelle Gazel a d’abord lu le communiqué rédigé par l’association des maires de France. « L’assassinat de Dominique Bernard, professeur de français au Lycée Gambetta d’Arras, par un terroriste islamiste, appelle une condamnation absolue. Aucune cause ne peut justifier une telle atrocité ni une telle atteinte au respect de la vie. Trois ans après la mort de Samuel Paty, l’École et ses professeurs sont de nouveau agressés, parce qu’ils incarnent la transmission et la permanence des principes qui fondent notre Nation. Devant ces événements tragiques, vécus douloureusement par notre pays, le président et les membres du Bureau de l’AMF souhaitent rendre hommage au professeur disparu et affirmer leur volonté de voir éradiquer ce fléau du terrorisme islamique. Ils expriment leur soutien à sa famille, à ses proches, aux trois autres victimes, et à ses collègues d’Arras et de la France entière. »
Florence Demuth a ensuite lu un texte écrit au nom de l’intersyndicale de l’éducation. « C’est avec effroi et sidération que nous avons appris l’attaque au couteau perpétrée contre plusieurs personnels d’un établissement d’Arras. Cet acte terroriste a entraîné le décès d’un professeur de français dont nous connaissons désormais le nom : Dominique Bernard. David Verhaeghe, professeur d’EPS, un agent technique Jacques Davoli, et un agent d’entretien de la Région sont grièvement blessés. Nous sommes ici pour apporter tout notre soutien à l’ensemble de la communauté éducative, aux élèves, aux familles et aux victimes. En ce jour sombre, nous présentons nos condoléances à la famille et aux proches de l’enseignant décédé, et assurons de notre soutien les blessés et leurs familles.
Nous condamnons cette nouvelle attaque contre un enseignant. Aujourd’hui encore, en France, en 2023, trois ans presque jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, un professeur peut être assassiné pour ce qu’il est et ce qu’il fait. C’est dramatique et insoutenable. L’école est devenue une cible pour ce qu’elle représente : un lieu d’émancipation par les savoirs, permettant à chaque élève d’entrevoir une porte, un avenir quel que soit son milieu d’origine. Cette idée est insupportable à celles et ceux qui sèment la terreur au nom de l’obscurantisme. Mais nous continuerons de porter cette idée d’une école émancipatrice pour toutes et tous parce que c’est bien ainsi que se construit l’avenir de la jeunesse et de notre pays.
Chaque jour, dans l’école de la République, des adultes, des professeurs œuvrent pour leurs élèves, pour les faire grandir, pour les accompagner. L’école doit être protégée de toute attaque et de toute dérive.
Face à ce drame, chacun devra se montrer à la hauteur. L’intersyndicale appelle chacun à s’abstenir de toute instrumentalisation et à respecter le deuil d’une communauté éducative meurtrie. »
La communauté musulmane locale a également fait porter sa voix à travers les mots de Mustafa Kechkech, président de l’Association Cultuelle des Musulmans de France à Millau. « Trois ans après l’horrible assassinat de M. Paty, professeur d’Histoire-Géographie, l’horreur à de nouveau frappé notre pays. Un nouvel enseignant M. Bernard a été emporté par la folle meurtrière d’un criminel. Tout d’abord au nom de la communauté musulmane de Millau que je représente, nous souhaitons présenter nos plus sincères condoléances à la famille de ce nouvel enseignant assassiné et nous apportons notre soutien total ou corps enseignant, une nouvelle fois touché par le terrorisme. Nous condamnons de la manière la plus forte l’assassinat de Mr Bernard et envoyons un message fort à tous ces criminels. Celui qu’ils n’appartiendront jamais à la communauté musulmane, car aucune religion ne revendique le droit d’ôter la vie à autrui. Les plus de 5,6 millions de Français de confession musulmane aspirent à vivre en paix dans notre pays, alors soyons forts et unis et ne tombons pas dans le piège que nous tendent les terroristes, qui ne cherchent qu’à nous diviser. Ensemble nous vaincrons la terreur. »
La sous-préfète de Millau, Véronique Martin Saint Léon a clôturé ces prises de paroles rappelant qu’« « il est nécessaire de se rassembler face à l’horreur, face à ce crime innommable. Il faut également avoir une pensée aussi pour Samuel Paty disparu, il y a 3 ans jour pour jour. Il faut préserver ce sanctuaire qui est l’école, une fois de plus attaquée. Ensemble, nous devons inscrire notre solidarité pour la République ».
La cérémonie s’est achevée par une minute de silence.
