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Opinion. Fièvre Catarrhale Ovine : « Rappelons-nous des enseignements passés ! »

La Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) réapparaît par vague tous les 7/8 ans (selon les régions), et à chaque fois les solutions préconisées, poussées par les autorités et sans doute le lobby pharmaceutique, sont les mêmes, et semblent fortement inadaptées aux enjeux.

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Rappelons une fois de plus que la FCO est une maladie vectorielle non contagieuse transmise par des moucherons du genre culicoïdes. Ceux-ci vivent en larges populations de millions ou milliards d’individus qui se déplacent au gré des vents. Avec le retour des journées fraîches, d’ici un mois ou moins, le risque de transmission aura ainsi quasiment disparu de lui-même.

Certains éleveurs de notre département ont perdu des animaux (les bovins sont moins touchés), mais les autres ont développé une immunité à vie et participent donc à une résistance collective, pour cette maladie devenue, dans tous les cas, endémique.

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Concernant la vaccination, elle ne nous paraît pas être la meilleure solution, mais laissons chaque éleveur apprécier pour son élevage l’intérêt ou non d’une vaccination qui ne sera dans tous les cas que préventive.
Par contre, la Confédération Paysanne de l’Aveyron dénonce la désinsectisation des animaux, une fois de plus remise à l’honneur par les GDS et les services vétérinaires alors que cette mesure a montré son inefficacité dans la limitation de la transmission de la FCO, tout en étant foncièrement négative puisqu’exterminant au passage nombre d’insectes utiles.

En conséquence de quoi des milliers de litres d’insecticides (butox principalement) vont polluer les sols, les abeilles, les salariés des abattoirs… Et tout ça pour des effets très limités (à peine 50 % de mortalité les premiers jours, plus aucun effet au bout de 13 jours — Cullicuoides butox, étude CIRAD 2008). En effet, rappelons que les moucherons ne piquent que sur les zones de peau fine, en particulier la mamelle, autour des yeux… où il est impossible (heureusement !) d’obtenir un effet de concentration suffisante avec les insecticides anti-mouches !

Nous préconisons plutôt des solutions préventives, qui misent sur la rusticité des animaux, leur confort de lieu de vie, la qualité et l’équilibre de leur alimentation qui sont des facteurs déterminants pour la capacité à affronter le virus FCO. Parmi les moyens pour renforcer l’immunité du troupeau, on peut procéder à une cure de chlorure de magnésium.

Enfin l’usage d’homéopathie et d’huiles essentielles est possible (ledum palustre en préventif ; répulsifs ou curatifs à base d’huiles essentielles…). Pour plus de détails concernant ces méthodes alternatives, vous pouvez contacter la Conf’ Aveyron.

La Confédération Paysanne s’oppose donc fermement aux consignes de désinsectisation aussi toxique qu’inefficace et préconise de renforcer l’immunité des troupeaux, afin d’affronter sereinement cette vague de FCO, qui n’est ni la première, ni la dernière !

Confédération Paysanne de l’Aveyron

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Article original publié sur Ruthénois.com

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