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Opinion. « Émeutes et émeutiers »

Cela a tout simplement commencé, comme trop souvent, par la poursuite d’un véhicule « Mercedes » qui tente d’échapper à un contrôle de police. Un conducteur sans permis et donc sans assurance qui promène ses copains en se moquant de la loi et de ceux qui sont là pour la faire respecter.

Le véhicule est immobilisé et sur un refus d’obtempérer par un nouveau démarrage un coup de pistolet est tiré qui tue le conducteur dont on apprendra qu’il était multirécidiviste de ce genre d’infractions. On ne peut que regretter une mort inutile et comprendre le chagrin de la famille endeuillée. De telles situations de refus d’obtempérer, ou de façon plus générale de non-respect des lois et des règlements qui ne sont généralement pas ou peu sanctionnées donnent à ceux qui en sont à l’origine un sentiment d’impunité. Certains en concluent facilement qu’il n’y a pas de risque à se placer dans l’illégalité. Naissent ainsi ce que l’on a appelé « les quartiers de non-droit ». À la suite de ce drame à Nanterre, et avant même qu’une mesure d’instruction devant un juge soit engagée, l’Assemblée nationale a observé une minute de silence pour la jeune victime.

C’est la première faute. Comment peut-on ainsi bafouer tous les principes juridiques et en particulier celui de la présomption d’innocence pour faire de celui qu’il faut bien appeler un délinquant quelqu’un qui mérite les Honneurs de la Nation ?

Étions-nous là à la hauteur du sacrifice du Colonel Arnaud BELTRAME ?

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En dehors de cet exemple combien de policiers de gendarmes de pompiers blessés ou tués en service ont eu droit à cet Honneur National ? Alors je n’hésite pas à dire honte à tous ces députés qui se sont levés dans l’hémicycle pour un hommage déplacé et injustifiable !

À la suite de ce qui reste un drame, les villes et les banlieues se sont soudainement embrasées. Colère à cause de la mort d’un garçon de 17 ans, colère que l’on peut comprendre quand elle s’exprime dans une marche blanche, un défilé de protestation et de solidarité pour les proches, mais colère qui s’est révélée immédiatement être un mouvement de révolte et de haine contre la France avec, il faut le dire, l’appui et le soutien de certains politiques qui pensaient à cette occasion cultiver leur terreau électoral.

Alors nous avons pu voir des hordes incendiant et pillant. Des individus souvent très jeunes, pour certains à peine adolescents, dont on peut se demander ce que faisaient les parents pendant que leurs enfants, émeutiers en herbe, répandaient la terreur dans le quartier. Oubliée la victime, il fallait casser, incendier détruire ce qui représente la France, les mairies, les écoles, les crèches, les commissariats, les gendarmeries, les bus, les tramways les médiathèques, les salles de sport, les locaux sociaux, cuisines centrales, services HLM, locaux associatifs et combien d’autres, sans oublier des milliers de véhicules incendiés.

Et pour que ce mouvement ne soit pas sans bénéfice, on s’est attaqué aux commerces de toutes natures qui ont été vandalisés, pillés, vidés de leurs étalages et de leur stock. On chiffre déjà en milliards d’euros les préjudices du commerce et de la distribution. Face à cette violence, tous les services de police et de gendarmerie ont su faire face au prix de très nombreux blessés dans leur rang sans qu’il y ait effusion de sang chez les émeutiers comme on a pu le voir à de nombreuses reprises dans d’autres pays dans des situations voisines.

Il apparaît à l’évidence que les destructions systématiques n’ont rien à voir avec une manifestation de protestation et de solidarité envers la malheureuse victime. Ce drame ne fut qu’une étincelle qui a allumé un brasier que certains attendaient et même espéraient. Si on relève parmi les gardés à vue 45 % de délinquants connus, il faut aussi dire que l’immense majorité des émeutiers sont des individus issus de l’immigration à la deuxième ou troisième génération. Comment s’en étonner quand le candidat à la Présidence de la République Macron a qualifié l’œuvre de la France dans les pays colonisés de « crime contre l’humanité » ?

Ces jeunes ou très jeunes qui viennent de marquer leur révolte contre notre pays se considèrent investis de la mission de punir la France qui a eu un comportement criminel envers leurs ancêtres comme l’a déclaré celui qui est devenu depuis Chef de l’État. Ils n’ont aucun lien le plus souvent avec le pays d’où leur famille est originaire, mais ils imaginent un passé dont ils ignorent tout. Il est vrai que l’on n’a pas réussi l’intégration de certaines de ces populations venant en particulier d’Afrique ou du Maghreb même à la deuxième ou troisième génération.

Que penser en effet de cette mesure qui consiste à donner des leçons de turc ou d’arabe à de jeunes enfants issus de familles immigrées dans l’école de la République au lieu de favoriser le français par des heures supplémentaires pour les aider à mieux pénétrer et connaître la culture du pays d’accueil ? La langue d’origine, s’ils veulent la conserver, pourquoi pas, ils l’ont dans le milieu familial c’est la culture française grâce à la maîtrise de la langue qui pourra en faire des individus qui se sentiront français et chez eux en France.

À ceux qui rêvent d’Afrique ou de « bled », je les invite à aller voir sur place. Pour ma part au lieu de rapporter mon expérience personnelle je préfère citer un Africain d’origine, ancien ministre de François Mitterrand M. Kofi YAMGNANE qui ayant voulu se présenter à l’élection présidentielle dans son pays d’origine le TOGO a eu l’occasion d’y faire campagne. Interrogé à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance (Avril 1960) M. YAMGNANE a répondu aux questions des journalistes qui l’interrogeaient sur la chaîne parlementaire (L.C.P.) sur l’évolution de son pays depuis cette date qu’il n’y avait pas eu de progrès, mais une régression en citant l’exemple de villages qui n’avaient plus de dispensaires ni d’école et des pistes mal entretenues depuis lors. Chacun peut retrouver cette émission dans les archives de la chaîne pour confirmer ce que je rapporte ici pour l’avoir écoutée.

Haine de la France, je le redis et beaucoup d’élus et d’intervenants à la suite de cette insurrection que nous venons de vivre ont fait le même constat.

Face aux conséquences, aujourd’hui combien visibles, de deux mondes face à face, nos gouvernants tout autant sans courage et sans ambition que les précédents vont se hâter de reconstruire pour que cette jeunesse des quartiers puisse retrouver les écoles, les salles de sport, les crèches, les transports publics les commerces qu’elle a brûlés ou pillés ou les deux et cela « quoi qu’il en coûte ! », attention, le mouton se laisse tondre si on l’y contraint, mais il n’aime pas laisser la peau avec la laine.

Me Jean-Louis ESPERCE

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