Lundi 26 juin, Charles Giusti, Préfet de l’Aveyron, s’est rendu au sommet de la Pouncho d’Agast à Millau pour présenter le nouveau dispositif mis en place pour faire face aux incendies de forêt. Un plan sur trois axes qui demande un « effort collectif ».
Le traumatisme des incendies survenus en 2022 en Aveyron, notamment à La Cresse et à Mostuéjouls, était encore bien ancré dans les têtes, lors de la présentation du dispositif sur les feux de forêt. C’est en grande partie pour cela que le Préfet Charles Giusti a décidé d’organiser cette rencontre près des villages touchés, et au contact des 91 communes considérées à « risque incendie ».
Un dispositif sur trois axes de travail
Tout d’abord, de la prévention, en sensibilisant le grand public aux bons gestes et réflexes à adopter pour éviter les incendies, et renseigner les communes sur les Obligations Légales de Débroussaillement.
Ensuite, en favorisant la détection précoce des incendies, par le passage de patrouilles qui évaluent quotidiennement les risques. Mais aussi le renforcement de la vigilance globale notamment, avec un renforcement de la « culture du risque dans la population ».
Enfin, en renforçant les moyens d’intervention sur les feux de forêt notamment pour les sapeurs-pompiers, afin de les maîtriser plus facilement.
Directement lié aux incendies, le débroussaillement a aussi été au centre des débats. En effet, il contribue largement à la préservation des points sensibles ou considérés à risque, surtout en période estivale.
Ainsi sont concernées les personnes habitant à moins de 200 mètres d’une forêt. Les sapeurs-pompiers les appellent à « faire preuve de civisme », tout en respectant les Obligations Légales de Débroussaillement. Dans le cadre des problèmes de débroussaillement, cinq réunions publiques ont déjà eu lieu, et d’autres encore sont prévues afin d’informer la population. Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) propose aussi un suivi pour certaines communes pour prévenir ces risques-là.
Des moyens de surveillance vont également être mis en place par d’autres instances comme le SDIS, qui propose trois types de contrôles. D’abord, de surveillance et d’intervention en allant à la rencontre des gens pour les renseigner. Ensuite, de surveillance et de contrôle, surtout avec les membres de l’Office National des Forêts. Et enfin, une police renforcée, pour agir sur l’application des règlementations.
La gendarmerie met aussi des choses en œuvre pour protéger les forêts, avec l’achat de VTT électriques et de drones afin de surveiller les personnes qui pourraient avoir des comportements malveillants en termes de risque incendie. Ces différents projets permettent de « renforcer les synergies entre les différentes instances », déclare Véronique Martin Saint Léon, sous-préfète de l’arrondissement de Millau.
Des actions auprès des agriculteurs
Au cours de l’après-midi, les différents corps de lutte incendie ont présenté leurs équipements adaptés aux feux de forêt : camions de sapeurs-pompiers, drones, mais aussi voitures de patrouille. Afin de renforcer les équipes professionnelles, le Département va faire appel à des volontaires habitués de la forêt comme des équipes de cyclisme ou des randonneurs. Ils feront de la prévention auprès des gens qu’ils croisent en forêt, et auront aussi accès à une carte des risques, afin de modifier leurs itinéraires en cas de danger.
Des actions sont aussi réalisées auprès des agriculteurs du département afin de les informer sur les risques liés à leurs exploitations en période estivale. Ainsi, la Préfecture prévoit de créer un partenariat tripartite avec le SDIS et les Coopératives d’Utilisation de Matériels Agricoles (CUMA) pour permettre une grande campagne de communication sur les incendies liés à l’agriculture, notamment en période de récolte.
En 2022, plus de 2.200 hectares de forêt ont brûlé en Aveyron, dont 1.300 à Mostuéjouls. Afin d’éviter un nouveau traumatisme, la sous-préfète appelle à agir collectivement pour limiter les risques, et à la solidarité pour lutter contre les feux de forêt.
