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Millau. A Jean Vigo, la réforme du lycée professionnel suscite « de nombreuses interrogations »

Quelques jours après leur journée de grève devant les grilles de l’établissement, c’est ce lundi 12 juin que les professeurs du lycée professionnel Jean Vigo avaient rendez-vous avec la proviseure Sylvie Pierot. Au programme de cette réunion, l’avenir de l’établissement millavois et son adaptation face à la réforme nationale du lycée professionnel.

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De cette réunion qui a débuté par une présentation des statistiques d’insertion et de décrochage des élèves de lycée professionnel, il en ressort, selon les professeurs présents, « des incertitudes » et « de nombreuses interrogations ». Voici les points évoqués :

  • Une carte de formation « qui reste à définir ». Si rien ne change pour la rentrée 2023, la cheffe d’établissement aura une réunion ce jeudi 15 juin pour la rentrée 2024.
  • Une « gratification des élèves » devrait être soumise à l’assiduité en entreprise, mais aussi en classe.
  • Avec l’ouverture du bureau des entreprises (à se partager entre Saint-Affrique et Millau), « quel sera le devenir et les missions du chef des travaux ? », se demandent les professeurs.
  • Des formations seraient ouvertes en Bac+1. « Mais rien de précis », regrettent les participants à la réunion.
  • Le « pacte enseignant » sera non sécable. Il inclut 18h de Remplacement de Courte Durée, des missions de décrochages, des projets… Il sera renouvelable annuellement avec une lettre d’engagement et piloté par le chef d’établissement pour une durée hebdomadaire de 6h hors temps de préparation.
  • Annualisation du temps de travail, par le biais de l’école ouverte et des missions d’accompagnement des élèves.

Une réforme qui va « probablement conduire à la fermeture de sections »

Suite à cette présentation, la parole a été donnée aux enseignants pour un échange. De nombreux professeurs sont réticents et dénoncent « une réforme qui ne va ni dans l’amélioration des conditions d’enseignement ni dans le sens des promesses de campagne de M. Macron, pour une juste rémunération équitable sans condition ».

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« On demande de former mieux les élèves et de s’adapter au tissu économique local en acceptant un pacte qui ne prévoit aucun moyen humain en plus, mais un temps de travail majoré d’un tiers au minimum, assurent les professeurs. Nous avons comme exemple la dernière réforme des lycées qui a généré des fermetures de classes et des effectifs à plus de 30 élèves, nous nous attendons à subir les mêmes coupes sombres. »

Ils dénoncent aussi « la disparition des enseignements optionnels (LV2, sections euro, arts appliqués…) », « le baccalauréat avancé au printemps, ce qui se traduit encore par une réduction du temps de formation (déjà actée par les réformes précédentes) et probablement des élèves qui choisiront de rester en entreprise pour gagner un peu d’argent en préparant leur insertion post bac ».

« Seuls les quelques élèves qui choisiront une poursuite d’études resteront dans les salles de classe pour renforcer leur niveau en enseignement général, mais après les examens… Difficiles donc à motiver ! », pestent les professeurs pour qui « cette réforme confirme les craintes que nous avions avec un appauvrissement des formations et une fragilisation des moyens humains qui conduiront probablement à la fermeture de sections et à la remise en question la formation professionnelle en milieu rural, et particulièrement dans le sud Aveyron. »

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